AgricultureAlimentation
Même abimé, un terrain urbain peut se transformer en potager
On avait un peu de mal à visualiser la chose : un hectare de verdure et de cultures à venir, en lieu et place d’une ancienne décharge, à Marseille, entre la rocade L2 et la voie ferrée. Ce n’est pas une fable pour illuminés, une ferme urbaine et innovante voit bel et bien le jour au bout de la rue Saint Pierre.
Un site multi-activités avec une dimension sociale, environnementale, et pédagogique. Mazette ! Aux manettes de ce projet un peu dingue baptisé Le Talus, Carl Pfanner et Valentin Charvet sont enthousiastes et confiants. Je les ai rencontrés en juillet dernier, par près de 40 degrés à l’ombre. A peine abrités du soleil par quelques cannes de Provence (un très grand roseau), installés sur des bottes de paille, ils racontent. Le chantier a démarré au mois 
Un écosystème tous publics

A côté des cultures prendront place des poules, qui seront parrainées en échange d’œufs. D’ici à l’automne, un verger « agroforestier » (fonctionnel, productif, inspiré des techniques de la permaculture donc favorisant la biodiversité) sera planté, complété par un séchoir solaire expérimental (en lien avec l’université Lyon I) et un lombricomposteur. Des animations pédagogiques sont également prévues, en direction des écoles, mais pas uniquement. Car si les autres fermes pédagogiques de Marseille (La tour des Pins, Le collet des Comtes, Le Roy d’Espagne) sont tournées vers les scolaires, Le Talus veut s’ouvrir à tous : entreprises, public en reconversion professionnelle, voisins… « Dès que tout sera viabilisé, notre mission sera d’inspirer, annonce le tandem. On part d’un contexte très âpre, le défi est d’autant plus intéressant ». Et les défis, ils connaissent : anciens étudiants en école de commerce, forts d’expériences dans la green-tech et les jardins urbains berlinois, ils ont appris sur le tas et passé beaucoup de temps sur Internet.
Quant à la seconde parcelle et ses 5000 mètres carrés de béton, elle ne sera pas aménagée avant une bonne année. Cernée par des haies de fruitiers pour ombrager le site, elle accueillera des bacs potagers à louer avec outils et compost à disposition. Mais aussi un rucher pédagogique, une cuisine de transformation et une buvette – chouette !
Le pari d’Heko

— La rubrique alimentation est soutenue par le Fonds Epicurien —
Bonus
- Découvrir la métamorphose du lieu en photos, c’est encore mieux !
Les besoins du Talus : des bras, des cerveaux, des jeunes en service civique et des fonds. Et tous les mardis de 8h30 à 16h30, on remonte les manches pour donner un coup de main à cette jeune équipe de maraîchers.
- Les patrons de Bio Coop et de Carrefour pointent un manque de producteurs, de l’ordre de plus de 30 000 fermes. Le programme « L’avenir en commun » prône la reconversion de notre agriculture en agriculture paysanne, qui se traduirait par la création de 300 000 emplois.
- A télécharger, le plaidoyer Fermes d’Avenir
- Ça existe ailleurs : comme une zone franche, la Ferme du Bonheur à Nanterre depuis 1992 pratique la culture, l’agriculture, la recherche scientifique, l’action sociale… A Berlin, Prinzessinnengarten a vu le jour en 2009 à l’initiative de citoyens. En Normandie, la ferme biologique du Bec Hellouin existe depuis 2004 et a mis sur pied un centre de formation.
Les besoins du Talus : des bras, des cerveaux, des jeunes en service civique et des fonds. Et tous les mardis de 8h30 à 16h30, on remonte les manches pour donner un coup de main à cette jeune équipe de maraîchers.