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Lionel B., 20 marathons en 18 jours pour une bonne cause
C’est « Pour le Fil d’Ariane » que maître Lionel B.*, marin-pompier à Marseille et sapeur-pompier à Allauch, a relié Paris-Marseille en 20 marathons. Au-delà de la prouesse sportive, Alexia Belleville, fondatrice de cette association qui accompagne les familles d’enfants hospitalisés à Marseille, a été touchée par l’homme. Elle raconte.
« Le problème, c’est que j’ai vécu tellement l’histoire de l’intérieur que je peine à trouver mes mots. Tout ce que je sais, c’est que, lorsque j’ai rencontré Lionel, j’étais loin de deviner où cette aventure allait m’amener. Je l’ai connu dans des circonstances de hasard. Et le hasard fait parfois bien les choses. Il avait porté assistance à un de nos bénévoles en difficulté physique sur la Diagonale des Fadas, course mythique du pays aixois. Il avait marché pendant trois heures à côté du bénévole, l’aidant à finir sa course. Cela témoignait déjà d’un esprit altruiste et d’une envie d’aider les autres. C’est à ce moment-là qu’il a décidé de courir les 100 km de Millau en faveur d’une association que j’ai fondée. Il avait réuni autour de lui une petite équipe de pompiers.
Son sens de l’engagement
Dans la vie, on croise des personnes qui s’engagent pour des causes, mais avec lui, c’est différent. J’ai compris que la qualité de son engagement était hors norme. S’il s’engage, c’est uniquement pour des causes qu’il a soigneusement choisies. Des actions qui ont du sens pour lui. C’est ainsi qu’il a décidé de relier Paris-Marseille en courant, en 18 étapes, toujours au profit de l’association. Une chance pour nous. Il avait choisi le chiffre 18 comme symbole car il rappelait le numéro à composer pour appeler les pompiers. Cela nécessitait de réaliser l’équivalent d’un marathon par jour. Si on ajoute la logistique à mettre en place, le pari était fou. C’était sans compter sur ses qualités d’inventivité et les bons conseils de sa famille de pompiers.
Sa capacité à attirer des gens exceptionnels
Lionel a choisi de réaliser toutes les étapes en demandant le gîte et le couvert à des petites casernes. Entre le 8 et le 24 septembre, il a découvert, et nous avec lui, des pompiers volontaires incroyables et complétement dévoués. Qui sauvent des vies avec leur propre voiture ou versent leur solde à la mairie.

Sa discrétion
Parmi ces 10 000 personnes, il y avait une jeune fille qui le suivait. Derrière son écran et sa chambre d’hôpital. Lionel courrait pour elle, pour partager un peu d’air pur avec elle sur chaque étape. Pour symboliser ce lien, il avait fixé sur son épaule une poupée rose. Lionel est un pompier à l’écoute, profondément humain. Il sait trouver les mots pour parler aux personnes en détresse…. Chaque soir, il lui adressait des messages et des photos. Sans le médiatiser. Quand on fait une course caritative, il y a toujours une mise en avant. Pas Lionel. J’ai été très touchée par cet aspect-là de son défi Paris Marseille de caserne en caserne. C’est souvent loin des regards que les personnes ont des gestes et des actions hors norme. Cette discrétion est un don en soi. »
*Il n’est pas permis de divulguer le nom des militaires. Maître correspond au grade de Sous-officier de la Marine Nationale.
Bonus
Pour le fil d’Ariane est né en 2005, pour venir en aide aux familles déstabilisées financièrement, moralement ou pratiquement par l’hospitalisation d’un enfant. Un vestiaire nouveaux-nés à la maternité de l’hôpital nord a suivi. Plus de 400 familles ont déjà été aidées. Outre des dons, des actions sont organisées pour récolter des fonds – vente d’affiches ou de photos, Marseille-Calvi à la rame (90 000 € de dons et sponsors)… Cette dernière opération, Paris-Marseille en 18 casernes, a permis de collecter plus de 6 000 €.