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Une raquette multisports 100% nature et 100% française

 

En 1996, Hervé Paraponaris, artiste marseillais prolixe et multi-supports épatait la galerie avec une expo explosive au MAC : Tout ce que je vous ai volé. 20 ans plus tard, il fait le grand écart et abandonne le racket pour la raquette ! Plus précisément, pour la fabrication de raquettes, sous la marque Baliboa. L’accessoire by Paraponaris est stylé, racé, léger (350 grammes), et fabriqué avec beaucoup d’affect à partir de matériaux recyclés, qu’il se procure auprès d’entreprises labellisées patrimoine vivant. Du liège tout d’abord – des bouchons recyclés et amalgamés avec du liège forestier pour son composé collant – pour l’âme. Du hêtre déroulé de l’Auxois (sous forme de placage) pour les plateaux ou, pour certains modèles plus précieux, des essences rares issues de stocks rachetés à d’anciens manufacturiers. Mais aussi de la corde venue de Nantes pour les dragonnes. Le tout est assemblé dans son atelier de Marseille. Ce qui n’est pas de tout repos sachant que chaque raquette requiert entre 18 et 24 opérations, et que 1 600 unités ont été vendues l’an passé, dont bon nombre à une grande maison française du luxe. Si les commandes venaient à s’emballer, Hervé Paraponaris n’exclut pas de confier une partie de la fabrication à des ateliers de détenus ou à des clubs du 3e âge en mal d’activité. L’ancien minot du quartier des Aygalades tresse volontiers humour et sensibilité, et prise la symbolique, qu’il s’agisse de jouer contre un mur ou d’échanger… des balles.

La petite histoire

Mais, Hervé Paraponaris, comment cet écart de route s’est-il produit ? « L’histoire raconte que les marins s’ennuyant faute de travail sur les docks, utilisaient ce qu’ils trouvaient sous la main pour se distraire. Une pelote de laine ou de chanvre, un cabillot de bois, travaillés dans un espace réduit, généralement confiné par des caisses et des tonneaux. Quelques siècles plus tard… un jour sans vague où l’on s’ennuyait ferme sur une plage fréquentée du pays Basque avec nos enfants. Trop peu de vent pour lancer un cerf-volant et mer d’huile. Mais des déchets de la pêche industrielle venus s’échouer là : caisse plastique colonisée par des pouces-pieds (ndlr : crustacé), contreplaqué et cordage divers. Les premières raquettes ont été réalisées avec ces matériaux-rebuts et un couteau multifonctions. Des travaux manuels et dirigés conclus par de grands éclats de rire quand nous avons découvert que nous étions assis sur un stock de balles, les adorables boules de posidonie océaniques ! » ♦