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L’insertion au cœur des 3e Rencontres de Marcelle

 

Par Nathania Cahen, avec la rédaction de Marcelle

Cette nouvelle rencontre avec nos lecteurs relevait un peu de la gageure : leur faire préférer une causerie du côté de la porte d’Aix à un apéro au bord de l’eau, c’était culotté ! Mais le détournement valait le coup. D’abord parce que la plupart d’entre eux n’étaient jamais venus à Coco Velten. En parfaite hôtesse, c’est Elsa Buet, chargée de la programmation et de la communication à Yes we camp (un des trois opérateurs de Coco Velten avec le Groupe SOS et le Plateau Urbain) qui nous a reçus et a rappelé la vocation et l’histoire de ce tiers lieu inauguré en avril, qui décline plusieurs vocations autour de l’inclusion (relire notre article).

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Nathania Cahen et Elsa Buet

L’idée est de vous rencontrer – vous, nos abonnés, nos lecteurs, ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux, les porteurs de projets, les héros de nos articles… – trois à quatre fois dans l’année dans un lieu différent et autour d’un thème. En septembre 2018, c’était sur la scène nationale du théâtre du Merlan et pour la Saint Marcelle, nous vous avions donné rendez-vous à la Cité de l’Agriculture. Des occasions rêvées pour parler à voix haute de nos sujets et pour présenter en vrai celles et ceux dont il est question dans nos articles. Avec l’envie aussi de créer du lien, entre vous et eux. D’initier des synergies.

Hier soir, l’insertion était le sujet de la causerie. Avec plusieurs interviews en direct sur autant de sujets passionnantes. Retour sur différents épisodes.

 

Mon toit pour toi – Claire Louazel interviewée par Agathe Perrier

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Agathe Perrier et Claire Louazel

Ce dispositif créé en novembre 2018 et porté par l’Association d’aide aux jeunes travailleurs (AAJT) met en relation des jeunes âgés de 18 à 25 ans qui viennent d’obtenir le statut de réfugié avec des personnes disposées à les héberger. Car, comme l’a expliqué Claire Louazel, en charge de ce projet, « contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’obtention du statut de réfugié n’est pas synonyme de « happy ending » pour eux, bien au contraire ». S’ils vivaient jusque-là dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), ils doivent libérer leur place dans un délai souvent court. Pire encore, l’aide financière qu’ils touchaient (ADA), prend fin également rapidement. Mon toit pour toi aide les jeunes réfugiés dans cette période de transition, afin d’éviter qu’ils ne se retrouvent à la rue, ce qui arrive souvent. Des hôtes solidaires les accueillent et, parallèlement, l’AAJT les accompagne sur le volet administratif (trouver un logement pérenne, une formation ou un emploi, débloquer des aides, etc). Depuis le lancement du dispositif, 12 réfugiés en ont bénéficié. Quatre en sont sortis car devenus autonomes. L’association est toujours à la recherche de personnes disposées à accueillir les jeunes. Retrouvez notre reportage sur le sujet en cliquant ici.

 

Droit à l’hygiène – Pascal Uccelli interviewé par Hervé Vaudoit

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Hervé Vaudoit et Pascal Uccelli

L’association distribue des kits de toilette aux personnes qui vivent dans la rue, mais pas que. Ce faisant, l’association créée en novembre 2018 œuvre aussi à la réinsertion des taulards, puisque ce sont des détenus en fin de peine qui en assurent la distribution lors de maraudes en centre ville. À raison de deux à quatre sorties par mois, ces futurs ex-condamnés « reprennent contact avec le monde extérieur par la solidarité », explique Pascal Uccelli, le visiteur de prison à l’origine de Droit à l’Hygiène. Une sortie à la fois plus douce et moins idiote. Et bientôt un article complet dans Marcelle.

 

Le FRAC, découvreur et accompagnateur d’artistes – JC Norman interviewé par Olivier Martocq

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Jean-Christophe Norman et Olivier Martocq

Le Fonds régional d’arts contemporain n’est pas qu’un musée pour exposer des œuvres d’artistes contemporains. L’une de ses missions essentielles pour la culture contemporaine est de découvrir et accompagner des artistes dans tous les domaines de l’art, y compris les plus conceptuels. Jean-Christophe Norman fait partie des heureux élus repérés et désormais accompagnés, ce qui lui ouvre les portes de galeries et musées qui, sans le sésame institutionnel, ne se seraient sans doute jamais intéressés à lui comme actuellement le musée Picasso à Paris ou l’Espace de l’art concret à Mouans-Sartoux. Son œuvre actuelle, « Terres à tierra », consiste à réécrire de façon exhaustive sur le sol, à l’aide de craies blanches, le livre de Pierre Daix « La vie de peintre de Pablo Picasso », de ville en ville selon un parcours prédéfini, créant ainsi une longue performance ponctuée d’enregistrements vidéo captant à la fois, le geste, le contexte et le déploiement du texte dans ses détails. Ce petit film en donne un bon aperçu.

 

Le cabanon de Simon – JB Brunet interviewé par Guylaine Idoux

L'insertion au cœur des 3e Rencontres de Marcelle 5Entre eux, ils s’appellent des compagnons : un joli nom pour un joli projet, celui de l’association nationale Simon de Cyrène, qui accompagne la mise en place d’habitats partagés entre personnes handicapées et valides. En attendant la livraison des trois premiers appartements de Marseille en 2020, dans la résidence La Calanque imaginée par Jean Nouvel, le « Cabanon de Simon », animé par Jean-Baptiste Brunet, propose des après-midis de partages à Coco Velten, le nouveau lieu hybride, imaginatif et chaleureux, créé près de la gare.

 

Le Paysan Urbain cultive l’entraide – Benjamin Denjean interviewé par Marie le Marois

L'insertion au cœur des 3e Rencontres de Marcelle 7Pas de limite pour l’équipe du Paysan Urbain. Benjamin Denjean nous a rappelé que toutes les personnes en recherche d’emploi pouvaient être accueillies : sans domicile fixe, réfugiés, chômeurs longue durée, travailleurs handicapés, jeunes sans formation… Parce que la diversité est riche pour tout le monde, même s’il n’est pas toujours facile de gérer les singularités des uns et des autres. Les atouts de ce jeune chantier d’insertion ? Une énergie de dingue, une bienveillance permanente et surtout un support facile : les micro-pousses. Ces petites plantes, chouchous des grands chefs, permettent à ces personnes en insertion de voir le résultat immédiat de leur labeur, sans compter le travail de la terre qui offre un pouvoir apaisant. Alors ? Comme dirait Arnaud de l’équipe : « Paysan Urbain, c’est un tremplin entre une vie de galère et un emploi durable ». Grâce à ces contrats d’insertion (six mois renouvelables pendant deux ans payés au SMIC), les entreprises ont moins peur d’embaucher ce public. Notre article était paru au printemps.

Notre prochain rendez-vous sera plus qu’une causerie. Nous retrouverons la scène du Merlan mardi 1er octobre pour fêter le premier anniversaire de Marcelle. Programme en cours, save the date ! ♦

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Les journalistes de Marcelle. De gauche à droite, Marie le Marois, Agathe Perrier, Rémi Baldy, Paul Molga, Nathania Cahen. En bas, Olivier Martocq et Guylaine Idoux. Manque Hervé Vaudoit, qui est parti plus tôt.