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Bouillon de culture pour les lecteurs de Marcelle

Par Agathe Perrier, le 14 février 2020

Journaliste

C’est une habitude prise depuis notre création : organiser des rencontres autour d’une thématique. La culture était au cœur de cette soirée du 12 février, rythmée par une visite de la nouvelle exposition du FRAC, des surprises, et des causeries à la Marcelle.

Écouter cet article en podcast – 4 MIN _ Voir les photos de la soirée.

 

Ce n’est pas la première fois que nous parlons du FRAC dans nos colonnes. C’est un de nos parrains et un Un bouillon de culture pour les lecteurs de Marcelle 2article a déjà été consacré à ce « couteau suisse culturel ». La nouvelle exposition, « Des marches, démarches », constituait une belle opportunité d’inviter nos lecteurs à plonger avec nous dans ce bouillon de culture. Et qui mieux que Guillaume Monsaingeon, le commissaire de la manifestation, comme chef de file de cette visite ? Passionné, fin connaisseur de chacune des œuvres exposées, il nous a amenés sur les sentiers de la réflexion et de la création des artistes sélectionnés. Des « marcheurs » – au sens premier du terme et non pas politique – qui, au travers de regards acérés et de sensibilités particulières, nous amènent à voir la marche sous un nouveau jour.

 

Une déambulation à bon rythme

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Invité-surprise, mais façon Marcelle, sans discours officiel et mêlé à nos lecteurs, Renaud Muselier, le président de la Région. L’occasion d’apprendre que cette collectivité investit chaque année 5 millions d’euros dans l’art contemporain.

Cela commence par la vie courante du piéton (un marcheur qui a intégré des codes), au fil de photos d’anonymes, d’objets, de dessins qui tissent la déambulation. Une première partie qui joue le rôle de « glissement » vers la suite, en nous faisant passer du « quotidien de la marche à des formes plus conceptuelles d’art contemporain ». De quoi capter l’attention des moins initiés à ce courant artistique, sans les brusquer ni les rebuter. Un deuxième plateau, à l’étage, évoque la relation avec le paysage. Parce qu’« on marche toujours quelque part » après tout. Ces quelques mots pour vous inviter à découvrir cette exposition étonnante. Dans nos rangs, beaucoup parlaient de revenir car l’heure était à nos causeries. Deux groupes de parole pour évoquer la façon dont les acteurs culturels s’impliquent dans la société.

 

Mettre les artistes en valeur

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Un Pascal Neveux très didactique

Quelle meilleure place que le cœur de la ville pour agir ? Passé du pittoresque quartier du Panier à celui de la Joliette, où se dessine le nouveau visage de Marseille, Pascal Neveux, le directeur du FRAC, sait de quoi il parle. La situation géographique est idéale pour « montrer comment les artistes travaillent et donnent une autre vision du monde que nous habitons », souligne-t-il, regrettant cependant « le manque de moyens, de financements, de visibilité » alloués à la culture à Marseille, ville-port « où tous les artistes veulent y venir en résidence ».

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Jean-Christophe Norman et Dalila Ladjal du collectif Safi.

Le FRAC s’évertue à les mettre en lumière – pas moins de 600 depuis sa création. Parmi ceux-ci, le collectif Safi et ses « conversations marchées ». Des balades où se mêlent citoyens et scientifiques (écologues, botanistes, naturalistes) dans le but de comprendre ce qui constitue nos paysages de proximité, les enjeux qui les traversent et en quoi ils participent d’un écosystème. Ou encore, dans un registre différent, la démarche atypique de Jean-Christophe Norman, qui parcourt le monde entier, une craie vissée à la main gauche et un livre dans l’autre. Pas n’importe quel livre, mais « Ulysses » de James Joyce, dont il recopie patiemment le texte sur les trottoirs, dans les rues d’une ville puis d’une autre. Cela donne lieu à une longue performance, ponctuée d’enregistrements vidéo captant à la fois le geste, le contexte et le déploiement du texte dans ses détails.

On peut regarder la vidéo en ligne.

 

Quelle place pour la culture dans les cités ?

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Alexis Moati, la journaliste Marie Le Marois et Francesca Poloniato.

Plus au nord de la ville, se trouve la scène nationale Le ZEF, fusion du théâtre du Merlan et de La Gare Franche. Il serait étonnant que vous ne connaissiez pas, nous vous en avons parlé, nous vous y avons invités. Le fil rouge de ce théâtre entouré de cités est l’ancrage dans son territoire. Cela passe par « des actions menées avec les habitants et non pas pour ou en direction de », a expliqué Francesca Poloniato, sa directrice. À l’image du travail commun initié avec la compagnie Vol Plané autour du « Groupe Miroir » et ses 25 jeunes, majoritairement issus des quartiers nord. « L’idée est de créer un groupe avec des personnes qui ne se seraient jamais rencontrées. Afin qu’émerge une solidarité interne, qu’ils se poussent mutuellement », a décrit Alexis Moati, metteur en scène de la compagnie. Ils y suivent un cursus de trois ans dans l’optique de « les aider à avoir une meilleure connaissance d’eux-mêmes et des autres », qui débouchera en 2023 sur des spectacles sur la scène du ZEF.

 

Et Marcelle dans tout ça ?

Nous avions réservé un scoop à nos lecteurs : le podcast de nos articles – autrement dit, une version audio des textes que vous avez l’habitude de Un bouillon de culture pour les lecteurs de Marcelle 9lire. Faites l’essai ! On doit cette innovation à Samir Bellabes, spécialiste en architecture digitale, président-fondateur de l’entreprise Arkhe. Marcelle devient « high-tech », sans perdre ses valeurs originelles. Le pourquoi de cette technologie se résume à un constat simple : les jeunes ne lisent pas assez la presse. Notre objectif est de se rapprocher de leurs habitudes et attentes pour les intéresser à nos articles.

Les échanges, nourris, auraient pu durer plus longtemps encore, mais La Liquoristerie de Provence nous attendait avec du pastis bleu et sa nouveauté, du gin Poulpe Bleu, mais qui lui reste transparent. Un bouillon de culture pour les lecteurs de Marcelle 7Alors on a pris un verre et goûté les petits bols tout bio de Yannick, à l’Arrosoir, la cantine du FRAC. Et on était bien. Tellement bien qu’on va réfléchir à une autre proposition de causerie pour le printemps ! ♦

 

  • Les photos (l’album est en ligne sur Facebook) sont signées Jean-Pierre Vallorani.
  • « Des marches, démarches », jusqu’au dimanche 10 mai 2020 au FRAC Paca. 20, boulevard de Dunkerque, Marseille 2e. Ouverture tous publics du mercredi au samedi de 12h à 19h, le dimanche de 14h à 18h. Tarif : 5 euros (gratuit le dimanche).

 

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