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« Un fertilisateur d’idées et d’actions dédiées à la mer »

Par Marie Le Marois, le 17 février 2020

Journaliste

[Aux urnes] #2 Laurent Debas, « 60 ans dans trois mois », est Docteur en Océanologie, cofondateur et directeur de Planète Mer dont la mission est de préserver la vie marine et les activités humaines qui en dépendent. Cette association créée en 2007 a notamment développé des outils de sciences participatives pour préserver la biodiversité, tels BioLit pour les promeneurs et Marins Chercheurs pour les pêcheurs de loisir.

 

''Si je me jetais à l'eau, je ferais...''Son état des lieux : « Des actions positives ont été réalisées ces dernières années : la création du Parc National des Calanques, les efforts en matière de traitement des eaux et les actions de sensibilisation. Mais des problèmes persistent : les usages de la mer (plaisance, pêche de loisir…) se sont diversifiés et multipliés sans être vraiment régulés, ce qui impacte la biodiversité. Et la pollution reste un point noir : à chaque coup de mistral, et pire, de vent d’est, le littoral est pollué. C’est le cas de la bien nommée ‘’Épluchures Beach’’ qui prend alors des allures de décharge avec les immondices charriées par l’Huveaune. Car il faut savoir que 80% des pollutions marines viennent de la terre ».

 

Ses 100 premiers jours à la mairie : « La pollution sera mon premier chantier. J’équiperai la ville de grosses poubelles avec des couvercles qui ne pourront pas rester ouverts pour éviter qu’au moindre coup de vent les déchets se répandent.

J’en multiplierai le nombre dans des quartiers où elles sont notoirement en trop faible quantité (rues adjacentes à la rue de Rome pour ne donner qu’un exemple parmi tant d’autres).

Pour envoyer un message fort aux citoyens et ouvrir leurs yeux sur la beauté et la richesse de leur environnement littoral, je développerai une stratégie de prévention et de sensibilisation : un sentier sous-marin qui partirait des plages du Prado, avec des panneaux ou des bouées acoustiques sous l’eau pour indiquer la faune et la flore, par exemple. Et parce que j’y mettrai les moyens, j’y associerai aussi des sanctions à l’encontre des incivilités et actes de malveillance qui maltraitent notre littoralJe mettrai en place une police municipale de l’environnement sur la voie publique mais aussi sur les plages.

J’impliquerai au maximum les Marseillais pour qu’ils prennent soin de leur baie, une des plus belles du monde, en les incitant à devenir citoyens-acteurs : opérations de ramassage des déchets, observation de la biodiversité, partage des relevés… La culture des Méditerranéens est très différente de celle des habitants d’Atlantique, Manche et Mer-du-Nord où il y a des marées, une tradition de pêche à pied… Les Marseillais sont plutôt consommateurs de plage, de mer, de soleil, ce qui ne doit pas empêcher d’en faire des acteurs de la protection de leur baie.

Je créerai un « fertilisateur d’idées et d’actions dédiées à la mer » qui réunira start-up, associations et chercheurs pour favoriser les synergies et donner à Marseille une ambition forte. Enfin, j’organiserai une fête annuelle dédiée à l’environnement méditerranéen, de l’ampleur de la fête des Lumières à Lyon, pour rendre fiers les marseillais de leur patrimoine magnifique et en donner un retentissement national et international ». ♦