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« Le tout accessible, pour vivre comme tout le monde »

Par Marie Le Marois, le 25 février 2020

Journaliste

[Aux urnes] #8 Maryline Hanot, 65 ans, représentante bénévole du conseil départemental de APF-France Handicap, association qui défend les personnes en situation de handicap, quelle que soit leur invalidité.

 

maryline-hanot-handicap-marseilleSon état des lieux : « Une galère de tous les jours. Le gros problème à Marseille reste l’accessibilité, la ville n’est pas adaptée aux personnes en fauteuil roulant ou mal voyantes. Elle fait d’ailleurs figure de dernière élève en France (lire classement ici). Les trottoirs ne sont pas assez larges ou s’ils le sont, des voitures mal stationnées nous empêchent de circuler. Certains ne possèdent pas de bateau (NDLR : abaissement au niveau des passages piétons) et d’autres arborent des plots trop rapprochés pour le passage d’un fauteuil roulant. Certains de mes amis sont obligés de rouler sur la route !

Au niveau des transports en commun, la plupart des métros sont inaccessibles et s’il y a un ascenseur à la station aller, il n’y en a pas forcément à la sortie. Côté bus, certains possèdent des rampes d’accès mais les trottoirs ne sont pas toujours adaptés. Enfin, la grosse majorité des commerces est inaccessible avec leur pas-de-porte trop haut. Toutes ces problématiques cumulées ont des répercussions sur notre vie sociale, sans parler des conditions de travail pour ceux qui se déplacent en transport en commun ».

 

Ses 100 premiers jours à la mairie : « Mon premier acte sera de sensibiliser mes conseillers municipaux pour qu’ils réalisent nos difficultés au quotidien. Comment ? En leur imposant pendant une demi-journée de se déplacer en fauteuil roulant ou avec des lunettes reproduisant la malvoyance. Je ferai la même chose avec les employés municipaux qui travaillent sur la voirie : ils ont le matériel adapté mais ne savent pas toujours où et comment le placer. J’ai déjà vu des situations ubuesques où des poteaux étaient plantés au milieu de bandes podotactiles censées guider les personnes malvoyantes. Du coup, elles rentrent dedans !

Je mettrai les bâtiments au maximum aux normes et je construirai des logements adaptés.

Je ferai en sorte que l’école soit garantie pour tous, ayant moi-même été privée de ma scolarité à cause de mon handicap. Nous demandons juste l’accessibilité pour vivre comme tout le monde.

Le 7 mars, nous manifestons devant la Préfecture de 10h à midi pour nos droits et particulièrement pour nos ressources qui sont trop faibles » ♦