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« Des États généraux sur le fonctionnement de la justice »

Par Olivier Martocq, le 11 mars 2020

Journaliste

[Aux urnes !] #12 Yann Arnoux-Pollak est avocat et depuis un an bâtonnier du barreau Marseille, qui compte 2 400 avocats.

Son état des lieux : « Les citoyens nous reprochent la lenteur des procédures, l’état des locaux, les dysfonctionnements multiples au niveau administratifs. C’est évidemment directement corrélé au fait que les grandes missions de l’État, la justice, l’éducation, la santé sont soumises depuis des années à des contraintes budgétaires fortes. Les médias parlent moins de nous mais notre situation est comparable à celle des hôpitaux. Aujourd’hui, la justice est rendue grâce à un surinvestissement de toutes les professions qui y contribuent : magistrats, greffiers, personnels du greffe et avocats. Et du côté des avocats, nous allons même au-delà du strict aspect judiciaire puisqu’au cœur de la cité et de ses préoccupations sociétales, le barreau apporte un soutien à des causes comme la Croix Rouge avec des collectes de jouets pour les enfants, des ventes d’œuvres d’art ou de photos au profit d’un hôpital, etc. Sans oublier bien sûr ce qui relève plus directement de nos missions judiciaires, comme le numéro vert pour les personnes expulsées de leurs appartements depuis la catastrophe de la rue d’Aubagne ou l’aide aux migrants. Bref, nous essayons de contribuer à un meilleur fonctionnement de la société. »

Ses 100 premiers jours à la mairie : « Le concept va faire sourire vos lecteurs pourtant je crois qu’il est urgent de créer au niveau local des États généraux sur le fonctionnement de la justice.

Cela permettrait de faire un point précis sur toutes les juridictions concernées et les problématiques propres à chacune. Sans oublier bien sûr l’autre volet de la justice, à savoir les établissements pénitentiaires. Il est important par rapport aux dernières lois votées par exemple sur les féminicides, le viol ou les bracelets électroniques, d’avoir des chiffres et des statistiques. Puis de faire remonter ces informations au niveau national. Alors il pourrait y avoir un débat éclairé sur les moyens alloués et les priorités. Alors les citoyens se rendraient compte de la réalité de la crise que traverse le système judiciaire… Notamment à Marseille ! »