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Le Mucem, une porte sur les enjeux et traditions de la Méditerranée

Par Agathe Perrier, le 25 avril 2020

Journaliste

C’est LE musée emblématique de Marseille. Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée – comme ne le laisse pas spécialement deviner son acronyme –, son objectif est de mettre en lumière le patrimoine méditerranéen et d’aider à mieux comprendre nos sociétés. Ce monument phare signé Ricciotti n’a pourtant même pas 10 ans !

 

Le Mucem a été inauguré au mois de juin 2013, année où Marseille brille en tant que capitale européenne de la Culture. Un nouveau musée comme un symbole tant son architecture détonne : un cube habillé de résilles en béton, installé en front de mer. Mais le Mucem ne se résume pas seulement à cet édifice signé Rudy Ricciotti et Roland Carta. Il se prolonge sur deux sites, pour une superficie totale d’environ 45 000 m². D’une part le Fort Saint-Jean voisin, monument historique entièrement restauré, qui accueille expositions, parcours historique et promenade paysagère. Et d’autre part, le Centre de conservation et de ressource. Situé à la Belle de Mai, cet espace d’exposition et de repos des collections est l’œuvre de Corinne Vezzoni.

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Le bâtiment J4 (à gauche) et le Fort Saint-Jean (à droite), deux des édifices composant le Mucem © Olena Ilnytska – Wikipédia
La Méditerranée au cœur de l’expo permanente

Le Mucem a pour vocation de valoriser le patrimoine méditerranéen. Cette mise en avant se fait au travers de La Galerie de la Méditerranée, l’exposition semi-permanente installée au rez-de-chaussée du bâtiment J4. Elle présente les singularités du monde méditerranéen à travers de nombreux objets et œuvres d’art, témoins d’usages et de croyances passés et contemporains. De nombreuses œuvres graphiques, dessins, estampes, toiles peintes, icônes et peintures sous verre y sont exhibés comme autant de supports ou d’illustrations de faits de société.

L’accrochage de La Galerie de la Méditerranée évolue en fonction des acquisitions ou des rotations des œuvres issues des prêts et dépôts. Les pièces les plus fragiles sont exposées par roulement pour de brèves durées de trois à six mois.

 

mucem-marseille-rudy-ricciottiLes expos temporaires : entre grands passeurs, mythologies et regards croisés

Le second plateau du J4 est réservé aux expositions temporaires du Mucem. Leur vocation est d’intéresser un public plus large, en abordant des questions de société notamment. Elles peuvent être consacrées aux travaux de grands passeurs, à savoir des créateurs, artistes ou plasticiens, mais aussi des photographes, dessinateurs, tagueurs ou tatoueurs. À l’image de celle sur Picasso – Picasso et les arts et traditions populaires – qui s’est tenue en 2016.

Les expositions temporaires ont également pour but d’aider à mieux comprendre le monde qui nous entoure. C’est pourquoi elles déclinent les sujets inhérents à notre société en partant de l’actualité pour se plonger dans les mythologies contemporaines. On peut ainsi citer Au Bazar du genre (2013), Lieux saints partagés (2015), Vies d’ordures (2017), Football (2017). D’autres ont pour objectif de montrer les différents visages de la Méditerranée, bordée par des pays aux cultures bien distinctes. Des regards croisés qui se sont illustrés au travers de Migrations divines (2015) ou encore Voyages en mer des Indes (2017).

 

Les collections du Mucem en chiffres
  • 200 000 objets
  • 135 000 estampes, dessins, affiches et tableaux
  • 355 000 photographies
  • 140 000 cartes postales
  • 150 000 livres et revues
  • Des centaines de mètres linéaires d’archives papiers, sonores et audiovisuelles

Le Mucem, porte d’accès sur les enjeux et traditions de la Méditerranée 1

Un musée « inédit »

L’histoire du Mucem se révèle quelque peu particulière. Sa création est d’abord « inédite » puisqu’il s’agit du premier musée consacré aux cultures de la Méditerranée à s’établir en France. Ses collections ne sont cependant pas toutes nouvelles car héritières directes de celles du Musée d’ethnographie du Palais de Trocadéro à Paris (1878-1936) et des deux structures qui lui ont succédé à partir de 1936, le Musée de l’Homme et le Musée national des arts et traditions populaires (MNATP).

Quant à l’idée de la construction de l’édifice, elle remonte aux années 1990. Elle repose sur le transfert du MNATP de Paris à Marseille dans un nouveau lieu et sa transformation en Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Le comité interministériel d’aménagement du territoire la valide en 2000. L’ouverture du Mucem est d’abord promise en 2008. Les recours suspensifs et rallonges budgétaires difficiles à obtenir repousseront la pose de la première pierre à novembre 2009. Quatre ans de travaux plus tard, le musée est enfin inauguré le 7 juin 2013. Il s’est progressivement imposé dans le paysage marseillais de sorte à compter aujourd’hui parmi ses symboles forts.

 

Infos pratiques

> J4 et Fort Saint-Jean
Ouverts tous les jours sauf le mardi.
Septembre / octobre : de 11h à 19h
Novembre / avril : de 11h à 18h
Mai / juin : de 11h à 19h
Juillet / août : de 10h à 20h
Chaque dimanche, le Mucem ouvre à 10h
Tarifs (expositions permanentes et temporaires) : 11 euros (plein) | 7,50 euros (réduit)

 

> Le centre de conservation et de ressources
Fermeture les week-ends et jours fériés.
Exposition : en accès libre du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h, toutes les demi-heures à partir de 9h, sur présentation d’une pièce d’identité.
Visite de l’appartement témoin : sur RDV tous les premiers lundi du mois, de 14h à 17h.
La salle de consultation des ouvrages et archives : en accès libre du lundi au vendredi de 14h à 17h et sur RDV du lundi au vendredi, de 9h à 12h30.
Consultation des collections : sur RDV du lundi au vendredi, de 9h à 12h30 et de 14h à 17h.