[au fait !] Plus de 35 000 bouteilles en verre ont été sauvées de la casse depuis 2019. L’objectif d’Ecoscience Provence, l’association à l’initiative du retour de la consigne sur le territoire, est maintenant de démultiplier ce chiffre et de relocaliser le lavage sur les terres provençales.
Depuis décembre 2018, la consigne se réimplante en Provence. Elle s’est d’abord réintroduite au domaine viticole La Marseillaise dans le Var, avec environ 3 000 bouteilles ramenées, nettoyées et remises en circulation (relire notre reportage ici). Aujourd’hui, sept producteurs de vin, dont la coopérative de Correns, font partie de l’aventure. Et les chiffres ont été multipliés par 10 sur les deux dernières années, avec néanmoins quelques disparités.
Entre 30 000 et 35 000 bouteilles ont en effet été lavées en 2019, contre 5 000 en 2020. « On a eu un gros lavage de 20 000 bouteilles en 2019 qui n’a pas été reconduit ensuite. La différence s’explique aussi par la crise sanitaire, notamment la fermeture des restaurants », explique Bastien Vigneron, chargé de projet au sein de l’association Ecoscience Provence, qui porte le dispositif La consigne de Provence. L’objectif est d’augmenter les volumes traités afin d’ouvrir un centre de lavage dans le territoire.
De la Bourgogne à la Drôme jusqu’à la Provence
Dans les premiers mois du retour de la consigne en Provence, les bouteilles collectées ont été envoyées en Bourgogne pour être lavées. Une solution loin d’être optimale mais imposée à l’association. Car les centres de nettoyage ont fermé les uns après les autres quand la consigne a commencé à décliner en France dans les années 1980, avant de disparaître une dizaine d’années plus tard. « Notre centre de lavage est désormais plus près, dans la Drôme. Une association qui a remis la consigne en place dans cette région s’est rapprochée d’un brasseur local pour y installer une laveuse », précise Bastien Vigneron.
Ecoscience Provence souhaite par la suite ouvrir son propre centre de nettoyage sur les terres provençales, à l’horizon 2025. « Nous n’avons pas le volume de collecte nécessaire actuellement. Il faudrait qu’on atteigne un réseau solide de 50 producteurs pour justifier un tel investissement ». Soit de l’ordre d’un million de bouteilles traitées par an.
Multiplier les sources de collecte
Pour accroître les volumes, l’association récupère des bouteilles de vin mais aussi de bière – de 75 cl pour des questions de compatibilité – depuis un an. Elle démarche pour cela les domaines viticoles du territoire, les microbrasseries et les commerçants qui les vendent. 26 magasins du Var et des Bouches-du-Rhône jouent déjà le jeu. « Aucune caution monétaire n’est demandée aux consommateurs à l’achat des bouteilles. Et lorsqu’ils les ramènent, ils bénéficient de bons d’achat », glisse Bastien Vigneron comme argument de motivation.
L’autre projet d’Ecoscience Provence, à terme, est d’installer des kiosques de collecte sur des parkings de supermarché. Chacun pourrait y rapporter ses contenants en verre. La machine se chargerait elle-même de faire le tri entre les bouteilles et pots consignés et ceux à recycler. Là encore, le consommateur obtiendrait en contrepartie des bons d’achat à utiliser dans le magasin attenant. Pour rappel, 40 millions de bouteilles sont produites et consommées chaque année sur le territoire d’après les chiffres de l’association. Il y a donc de quoi faire.
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Bonus : La loi prévoit le retour de la consigne… du plastique – Les Français favorables à la consigne du plastique – Quid du verre ?
- La loi prévoit la mise en place de la consigne… pour les bouteilles plastiques. Adoptée en janvier 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit d’introduire « une consigne mixte pour recyclage et réemploi » des bouteilles en plastique, « au terme d’un bilan d’étape de la simplification des règles de tri qui sera réalisé en 2023 sur les résultats de 2022 ». Rien à propos de la consigne en verre. C’est pourquoi de nombreuses voix se sont manifestées contre cette mesure. Dont celle d’Ecoscience Provence. « Nous n’y sommes pas du tout favorables. On considère que c’est en quelque sorte inciter les consommateurs à acheter des bouteilles en plastique en leur assurant qu’elles seront réutilisées. Or, cela suppose de réutiliser de la matière première. Ce n’est donc pas une solution durable », tacle Marion Leclerc.
- 9 Français sur 10 favorables à la consigne des bouteilles en plastique. Une étude Ipsos pour BRF publiée en septembre 2019 révèle que la consigne pour recyclage des emballages boissons rencontre un soutien massif chez les Français. Ils sont ainsi presque 9 sur 10 à être favorables à son instauration. 92% d’entre eux déclarent également être prêts à ramener leurs emballages en points de collecte. Les détails en cliquant ici.
- À (re)lire : notre reportage « Un retour de la consigne pour les vins de Provence ? » publié en février 2019 en cliquant ici.