Fermer

Pour les surdoués des jeux vidéo, bientôt un Pixel Lab à Marseille

Par Olivier Martocq, le 30 juillet 2020

Journaliste

[au fait !] Lancé il y a huit ans dans une chambre d’étudiant, Free Agent compte désormais un studio de création (Storybird) et deux plateformes en ligne de vente et téléchargement : Rush On Game en France et PixelHeart à l’international. Cette dernière a enregistré un +2 344% sur un an. En 2021, un Pixel Lab dédié aux métiers du cinéma et des jeux vidéo verra le jour à Marseille.

 

J’ai déjà évoqué le choc professionnel en découvrant l’univers de Sami Chlagou, son parcours de « serial entrepreneur » marseillais hors norme. L’équipe improbable de jeunes qu’il a regroupée autour de lui s’avère d’une efficacité redoutable. Pendant le confinement, alors que les ventes explosaient, alors qu’il n’y avait plus d’opérateur pour mettre les jeux en boîte et les expédier, que parfois les plateformes flanchaient sous les milliers de téléchargements, tous ont répondu présent. Du patron aux compositeurs de musique en passant par les créatifs et le marketing, ils ont coiffé la casquette de magasinier, postier, livreur. Évoqué enfin l’attachement à son quartier, à 100 mètres des immeubles effondrés de la rue d’Aubagne, qu’il rénove immeuble après immeuble.

 

Le Pixel Lab

Le bâtiment appartenait à la Ville. Inoccupé, il s’abîmait*. Pour cet immeuble situé rue Fongate, en face de son siège social, Sami Chlagou a imaginé un financement conséquent pour un projet ambitieux. On parle en effet de Free Agent, plus licorne que jamais ! 11 500 m2 d’espaces de coworking, de bureaux, salles de réunions et chambres individuelles dispatchés sur sept niveaux. Deux restaurants en roof-top avec vue imprenable sur Notre-Dame de la Garde. En rez-de-jardin, un musée dédié à l’univers des jeux vidéo sera accessible au grand public. L’immeuble sera un écosystème destiné à l’accueil des start-up, web développeurs, laboratoires de recherche et développement (R&D) dans les domaines du numérique, de l’informatique, et du digital. Parmi les nouveautés technologiques, des services à la carte, des espaces équipés de haut débit. Le client choisit de réserver une chambre bureau salle-de-bain à la journée ou au mois. Pareil pour l’espace de coworking ou les salles de réunion. Il peut prendre l’option ménage, pressing, salle de sport, repas au self bio. Ou au contraire réserver une table dans le plus huppé des restaurants. Pas de clé, un code individuel permet d’accéder à tous les services.

« Ce lieu permettra aussi de découvrir et d’encadrer de futurs talents. La Pixel School sera une pépinière ouverte aux écoliers dès 13 ans. Je travaille en ce moment avec trois jeunes adolescents qui ont déjà monté trois sociétés dans le domaine des générateurs Nitro. Ils sont bluffants ». Des cessions de formations de codage et de design seront organisées par niveau, y compris pour les adultes et les professionnels.

 

Marcelle en mode Arcade

Free Agent, plus licorne que jamais ! 3Dernière production de PixelHeart mise sur le marché ce mois d’août 2020, Arcade Racing Legends est une déflagration dans l’univers clos des éditeurs. « Comme pour la F1, nous avons cherché des sponsors pour chaque voiture. Cela nous a financé le jeu ». Marcelle a même une voiture de légende sous son logo : la DB5, la fameuse Aston Martin de James Bond. Cadeau de Sami Chlagou au média qui l’a découvert. Depuis, les Échos, le Figaro, France Info, France 2… ont évoqué son parcours hors norme. L’objectif est de dépasser les 700 000 téléchargements, record de l’année avec Guns of mercy. ♦

* La nouvelle équipe municipale vient de lancer un audit pour recenser l’intégralité du patrimoine immobilier propriété de la ville de Marseille car aucun document n’existe en la matière.

 

Jeux vidéo : la récup’ comme modèle économique !