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L’union pour sauver la biodiversité méditerranéenne

Par Maëva Danton, le 16 mars 2021

Journaliste

[bref] Vendredi 12 mars, six organisations de protection de la nature ont signé un mémorandum d’entente. L’objectif : s’organiser en consortium pour réfléchir ensemble et monter des projets d’ampleur autour de solutions fondées sur la nature. Et ainsi lutter contre l’érosion de la biodiversité sur le pourtour méditerranéen.

Si ces organisations de protection de la nature ont habituellement de bonnes relations, il n’est néanmoins pas toujours facile de communiquer. S’ajoute à cela une pression financière qui peut les mettre en concurrence. « Il était donc important de changer de braquet pour porter plus loin la parole de la nature », assure Jean Jalbert, directeur de la Tour du Valat. D’autant que 11% environ des 17 000 espèces qui y sont recensées sont estimées en voie de disparition.

 

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Parmi les espèces animales méditerranéennes menacées d’extinction, le lynx ibérique. @DR
Une réflexion à visée opérationnelle

Pour ce, les six structures souhaitent s’appuyer sur un think tank. Il s’agira alors de s’interroger sur les enjeux pesant sur la biodiversité en adoptant une approche transversale. Vital pour saisir la complexité des écosystèmes.
Partant de ces constats, l’ambition est surtout d’enclencher des projets pilotes d’ampleur. Projets qui seront financièrement soutenus par l’Agence française de développement et le Fonds français pour l’environnement mondial. Avec un intérêt particulier pour les solutions basées sur la nature. « Cela permettra de montrer qu’en gérant durablement les écosystèmes, on peut non seulement préserver la biodiversité mais aussi rendre service à l’homme en luttant contre le réchauffement climatique et en assurant sa sécurité alimentaire », affirme Jean Jalbert.
Le premier projet de ce type devrait concerner un pays en développement. Le consortium devrait le déposer en fin d’année. Pour un démarrage concret en 2022.

 

 

Dispositif d’alerte rouge

Enfin, le consortium souhaite mettre sur pied un dispositif d’alerte rouge. « Souvent, lorsqu’un projet nuit à la biodiversité d’un site, il existe des mécanismes d’opposition mais ils arrivent un peu tard et ne suffisent pas à l’enrayer. Notre idée est d’identifier plus en amont ces projets grâce à notre réseau de partenaires et d’établir une cartographie. Nous pourrons alors prendre attache avec les porteurs pour objectiver la valeur de la biodiversité du site et la nature de la menace. Un dialogue pourra alors s’engager et nous pourrons envisager d’autres solutions plus respectueuses de l’environnement ». ♦