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Mon vélo électrique en un kit

Par Agathe Perrier, le 16 avril 2021

Journaliste

[bref] L’entreprise Ozo commercialise des kits pour transformer son vélo classique en électrique. « Plus simples à monter qu’un meuble Ikea », cela revient en plus moins cher que de changer de deux-roues et évite aussi le gaspillage.

 

99% des vélos existants peuvent devenir électriques. C’est ce qu’assure Ozo, entreprise installée à Éguilles (Bouches-du-Rhône). Créée en 2010, elle est spécialisée dans la conception de kits qui transforment un vélo classique en électrique. Sur la trentaine qu’elle propose, deux permettent de répondre à 80% de la demande puisqu’ils sont compatibles avec n’importe quel vélo vendu dans les grandes enseignes. « Les kits s’achètent directement en rayon ou sur notre site internet et peuvent être installés par soi-même. C’est plus simple que de monter un meuble Ikea ! », promet Jean-Pascal Plumier, fondateur et directeur général. Pour les propriétaires de vélos moins standards (tandem, vélo cargo, tricycle, etc), Ozo crée des kits sur-mesure. Une flexibilité possible car 80% des produits sont fabriqués dans les locaux de l’entreprise. Dont les batteries.

 

♦ Lire notre article : Marseille peut-elle devenir une ville-vélo ?

 

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L’un des kits permettant de transformer son vélo classique en électrique © DR

Fabrication locale, flexibilité maximale

Dès 2013, Ozo a décidé de se lancer dans la confection de batterie pour ses kits de vélos électriques. Par souci écologique… et économique (la plupart proviennent en effet de Chine). Une stratégie qui lui permet aujourd’hui de faire preuve d’adaptation en fonction des situations de ses clients. « La première offre de batterie fournit par exemple 40 kilomètres d’autonomie. Si quelqu’un veut pouvoir aller jusqu’à 250 kilomètres, c’est possible. On n’est pas limités dès lors que l’on fabrique en interne », souligne Jean-Pascal Plumier.

La durée de vie de la batterie dépend ensuite de l’utilisation. Quotidienne, elle tiendra trois ans, mais peut aller jusqu’à cinq ans. Ozo récupère même celles qui sont défectueuses ou en fin de vie pour leur redonner une seconde jeunesse. Qu’elles appartiennent à leurs clients ou non. « On propose ce service notamment à de grandes enseignes qui, souvent, changent les batteries plutôt que de les réparer. Ce n’est pas terrible sur le plan environnemental et ça revient cher. Avec nous, ça coûte 50 euros », glisse le fondateur.

 

Lire notre article : Le vélo au service de la solidarité

 

ozo-velo-electriqueDes vélos jusqu’aux tracteurs et fauteuils roulants

Puisqu’Ozo couvre désormais largement le marché des vélos, l’entreprise s’attaque à d’autres secteurs. « On a dupliqué notre modèle de base pour l’adapter à des chariots de logistique. Cela permet à des industriels de répondre aux nouvelles normes RSE en partant de l’existant. On travaille aussi dans l’agriculture et la viticulture bio car les exploitants souhaitent remplacer les moteurs diesel ou essence de leurs véhicules par de l’électrique », confie Jean-Pascal Plumier. Ses kits sont aussi compatibles avec du matériel médical, comme des fauteuils roulants ou lits d’hôpitaux. En somme « tout ce qui roule et pourrait nécessiter une roue motrice pour limiter l’effort ».

Une manière également pour l’entreprise de diversifier son activité. Même si 50% de son chiffre d’affaires – qu’elle ne souhaite pas communiquer – provient encore des kits électriques pour vélo. 2 000 exemplaires ont été vendus l’année dernière.

 

Bonus 
  • Deux fois moins cher qu’un VAE – Côtés tarif, comptez 750 à 850 euros le kit pour un vélo standard avec une autonomie d’environ 40 kilomètres. Ou autour de 1 000 euros pour 100 kilomètres. À titre de comparaison, le prix d’achat moyen d’un vélo à assistance électrique (VAE) est de 1 749 euros d’après l’Union Sport et Cycle, avec une gamme qui démarre à 500 euros et grimpe jusqu’à 10 000 euros.
    Beaucoup de métropoles – Paris, Lyon, Toulouse pour ne citer qu’elles – incluent d’ailleurs dans leur prime vélo les dispositifs permettant de transformer un vélo lambda en vélo avec assistance électrique. Jusqu’à 400 euros sur le prix d’achat peuvent ainsi être financés à Paris. Au niveau local, le département des Bouches-du-Rhône cantonne pour le moment l’aide financière aux seuls achats de VAE.
  • Le marché des vélos à assistance électrique en France Les derniers chiffres publiés par l’Union Sport et Cycle. 388 100 VAE ont été vendus en 2019 (+12% en un an) contre 15 000 en 2008. Les vélos de ville représentent la plus grosse part du marché (51%). C’est cependant le segment sportif (VTT et vélos de route) qui portent la croissance du marché des VAE (+37%) contre +9% pour le segment mobilité (VTC et vélos de ville).

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