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Allo, Thomas Pesquet ? Ici l’école de Carquefou !

Par Paola Da Silva, le 6 mai 2021

Journaliste

D’ici mi-juin, des élèves de Carquefou, ville située à proximité de Nantes, vont avoir la chance de dialoguer avec Thomas Pesquet en direct depuis la Station spatiale internationale (ISS). Leur dossier est l’un des dix retenus en France pour participer au projet de radio amateur avec l’espace, ARISS. L’originalité de leur candidature ? Faire travailler ensemble, sur un même projet, écoliers de primaire, collégiens et étudiants en génie mécanique et électrique. Explications.

 

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Des lectures ciblées pour les plus jeunes @DR

Certains ont 10, d’autres 14, d’autres encore plus de 20 ans. Qu’est-ce qui réunit ces écoliers, collégiens et étudiants, en dehors de la localisation de leur école ? « Ils ont tous, depuis plusieurs mois, les yeux tournés vers l’espace », entame Christophe Plot, ingénieur de recherches au sein de l’IUT de Nantes, dont les locaux sont basés en périphérie, à Carquefou. Passionné d’astronomie depuis qu’il est petit, il est à l’origine de la candidature de ces élèves. « À chaque départ pour la station internationale (l’ISS), des communications radio amateurs sont organisées entre les astronautes et les écoles, en général originaires du même pays d’origine ».

Ce projet est géré par l’association internationale ARISS, dont l’objectif est de promouvoir le radio amateurisme. Une association adossée aux agences spatiales des différents pays, soit l’Esa en France. « Le départ de Thomas Pesquet pour l’ISS était l’occasion pour nous de participer. »

 

Réunir petits et grands

Christophe Plot a ainsi eu l’idée l’été dernier de monter un projet original, avec l’espoir qu’il se distingue des dizaines de candidatures reçues. « La plupart du temps, un seul établissement scolaire postule. Là, nous avons réuni quatre classes de CM1-CM2, des collégiens de 3e et une équipe de l’IUT génie mécanique et génie électrique au sein d’un même dossier. Ça n’avait jamais été proposé ». Un pari qui s’est avéré payant puisqu’en septembre dernier, une réponse positive est arrivée sur le bureau de Christophe Plot.

Le clou final de ce projet sera, bien sûr, la communication en direct par radio amateur des élèves avec Thomas Pesquet depuis l’espace. Mais en attendant, petits et grands travaillent depuis la rentrée sur ce projet, formateur à bien des égards.

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Construire une antenne, recréer un système solaire
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Les élève de l’IUT de Nantes ont fabriqué l’antenne @DR

Pour les six étudiants en génie mécanique et les deux étudiants en génie électrique impliqués, le projet consiste à fabriquer en 20 semaines l’antenne de radio amateur mobile qui permettra la communication avec l’espace. Elle sera ensuite posée sur le toit de l’IUT. Mais ils ont également dû communiquer leur travail aux plus jeunes. « Nous avons rencontré les élèves du club espace du collège avec qui nous avons échangé, ainsi que les plus petits de primaire », explique Jason, un des étudiants de l’IUT. L’exercice à impressionné grands et petits. « Un des objectifs pédagogiques est notamment de créer du lien entre eux », précise Christophe Plot.

Allo l’école ? Ici l’espace ! 4Quant aux élèves de primaire, ils travaillent depuis la rentrée sur le thème de l’espace. « Une grande majorité des élèves connaissait Thomas Pesquet, mais aucun n’avait entendu parler du projet ARISS », raconte Ann Moine-Standley, enseignante en classe de CM2 au sein de l’école Louis Armand de Carquefou. « Ce projet nous a donné l’occasion de mettre en place une intervention avec le planétarium par exemple. Les élèves ont également expérimenté le radio amateurisme avec l’association locale ARALA. » Beaucoup de matières se prêtent à l’exploration de cette thématique. « Les arts visuels bien sûr, ainsi que les sciences. Les élèves ont fabriqué eux-mêmes une maquette du système solaire. » En littérature, ils ont lu la biographie de Thomas Pesquet, puis ont écrit autour de l’espace. « Le sujet est vraiment très vaste. Les enfants sont à fond dans le projet, ils adorent ça. »

 

De la lumière dans les yeux
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Une grande fierté pour tous @DR

Petits et grands n’ont désormais plus qu’une hâte, entrer en contact direct avec l’ISS. Même s’ils n’ont pas encore aujourd’hui la date exacte. « La crise sanitaire complique les choses », pointe Christophe Plot. « Nous ne pourrons pas être tous réunis au même endroit. Nous allons donc créer une liaison télé bridge multipoints. » Tous ne pourront donc pas s’adresser à Thomas Pesquet. « Nous laissons les élèves de primaire poser le plus de questions, pour l’émerveillement. Il faut marquer les plus jeunes. Tout se passe à cet âge. »

Si les plus grands sont un peu déçus, ils savent aussi la chance qu’ils ont de participer à un tel évènement et d’assister à la liaison en direct. « L’antenne que nous avons construite servira ensuite pendant plusieurs années, s’enthousiasme Jules, étudiant piqué d’astronomie. « C’est un beau projet.  Savoir qu’on a pris part à ça, que c’est grâce à nous que la communication avec Thomas Pesquet va pouvoir se faire, c’est génial. » ♦

 

Bonus
  • Le projet ARISS. Amateur Radio on the International Space Station est un projet commandité par divers organismes et mené par les spaciaunautes de la Station spatiale internationale (ISS) ayant également une licence de radioamateur. Dans le cadre d’un projet pédagogique des radioamateurs viennent animer des ateliers dans des classes où les enfants réalisent de petits montages électroniques.

Ils permettent aussi d’établir des contacts entre les élèves et les astronautes de la Station spatiale internationale. Lors du contact radio (d’une durée d’environ 10 minutes) les radioamateurs établissent le contact avec l’astronaute à bord de la station puis, laissent les enfants poser, les un après les autres, les questions préparées durant l’année avec les instituteurs.

  • Localiser l’ISS. Grâce à à la Cité de l’espace de Toulouse, c’est ici.

 

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