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Affecter l’argent du crime aux quartiers déshérités

 

L’association Femmes des quartiers nord de Marseille lance cette pétition comme un pavé dans une mare de détresse : adressée à Julien Denormandie, Ministre de la ville et du logement, elle réclame que les biens confisqués au crime organisé* soient affectés à l’économie solidaire de leurs quartiers. « Que cette souffrance vécue devienne notre instrument et notre force pour défendre notre pouvoir d’agir », plaide le collectif.

La Lettre des femmes des quartiers Nord de Marseille au gouvernement est éloquente, bouleversante, troublante. Voici le premier paragraphe de leur plaidoyer, vous pourrez lire le reste sur le site de la pétition en ligne.

« Depuis des années, nous vivons dans nos quartiers les conséquences des réseaux de drogues, leurs règlements de comptes mais aussi les effets de la corruption et du clientélisme. Savez-vous ce que cela signifie ? C’est vivre dans la terreur, être étriqué, devenir silencieux, c’est vivre gouverné par la menace quotidienne. C’est vivre dans la crainte de voir son enfant finir dans le réseau, d’être victime d’une balle perdue ou de traumatismes qu’il n’aura pas la possibilité d’exprimer, tant la menace plane au-dessus de nos têtes. C’est vivre dans un quartier où les services publics ferment, où les principes de l’école républicaine sont bafoués et l’espace public interdit. C’est vivre seules, en première ligne. Nous n’avons pas le choix, nous, nous ne pouvons pas exercer notre droit de retrait ! »

La pétition a été lancée il y a une semaine, à l’initiative de 34 femmes. Marcelle soutient leur démarche et leur combat !

* Dans les biens du crime confisqués, issus d’activités délinquantes ou criminelles, on trouve comptes en banque, biens immobiliers, bijoux, voitures, télés…  Leur vente alimente les comptes publics. En 2015, selon Bercy, la vente de biens confisqués car issus d’activités criminelles, a permis de faire rentrer plus de 20 millions d’euros dans les caisses publiques, deux fois plus que l’année précédente (source Libération).