Dans le centre-ville de Mulhouse, une école de cuisine un peu particulière s’est établie en 2013. C’est Épices, qui œuvre pour l’insertion des jeunes décrocheurs en utilisant l’élaboration de plats et les liens intergénérationnels. Je les ai rencontrés autour de leurs fourneaux.
Une fois dans la place, nos sens s’affolent. Des odeurs de rhubarbe, de poulet, de gâteaux qui cuisent dans le four… Des bruits d’ustensiles de cuisine, des éclats de voix. Également des couleurs ; celles des livres de cuisine présents en nombre, des bouquets de fleurs. Nous sommes chez Épices, une école de cuisine un peu particulière.
La cuisine, un outil de transmission
L’aspiration de base est simple : rétablir les liens intergénérationnels à travers la cuisine. C’est ce qu’Isabelle Haeberlin, 60 ans, enseignante, fondatrice et présidente de cette association d’insertion par la cuisine, a imaginé avec Épices : « L’idée m’est venue à l’époque où je travaillais en classes passerelles [des classes de maternelle qui préparent en douceur l’entrée à l’école en intégrant les parents.]. Je me suis rendu compte que les parents avaient énormément de compétences et que la réussite des enfants dépendait beaucoup de leur valorisation. La cuisine était une accroche parfaite pour mettre en avant ces qualités. »