Faute de pouvoir enrayer l’effondrement des espèces, les scientifiques s’organisent pour en conserver le matériel génétique. À charge aux générations futures de trouver le moyen de leur redonner vie.
On les appelle les « zoos de glace » et c’est dans le désert Al Wusta du Sultanat d’Oman que vient de naître le dernier d’entre eux. Connu pour avoir introduit le principe du pollueur-payeur, ce petit territoire aride vient d’annoncer la création d’une banque d’ADN destinée à « congeler les actifs génétiques des animaux sauvages menacés ». Parmi eux figurent nombre d’oiseaux, mais aussi le léopard d’Arabie classé en danger critique d’extinction par l’Union International pour la Conservation de la Nature. Ou le thar de l’Himalaya, une des dernières chèvres alpinistes de cette région du monde. Et cinq des sept espèces de tortues marines de la planète, toutes menacées de disparition.
Oman ne fait pas exception. Ces 50 dernières années indique le WWF Living Planet Report 2022, les populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont déjà chuté de 68% sur la planète. Depuis la publication de ce rapport, une trentaine d’autres espèces ont définitivement été effacées des registres scientifiques. Les perspectives laissent pantois : pas moins d’un million pourraient encore s’éteindre avant la fin du siècle.