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Enfile tes baskets pour le don d’organes

Par Hervé Vaudoit, le 26 septembre 2019

Journaliste

La Course du Don est chaque année l’occasion de sensibiliser le public à la question du don d’organes, qui a permis depuis 50 ans de sauver des dizaines de milliers de vies. Enfants ou adultes, tout le monde peut participer et courir à son rythme. Y compris les jeunes transplantés de la Ouèche Tim’ !

 

Plusieurs centaines de gamins, de parents et d’amateurs de course à pied sont attendus samedi 28 et dimanche 29 septembre à Marseille, pour la 5e édition locale de la Course du Don, un défi sportif imaginé pour promouvoir le don d’organes auprès du grand public.

Organisée par l’association régionale des greffés du cœur (ARGC), l’agence événementielle AOS et BZ Team, l’équipe du coureur marseillais Benoit Z, cette manifestation solidaire débutera samedi à la mi-journée, avec l’ouverture à 14 heures du Village des partenaires et des animations, et le départ de la première course des enfants deux heures plus tard. Des épreuves de course pour la promo du don d'organes 3La première épreuve sera mixte, parents/enfants, pour permettre aux moins de 4 ans de participer. Suivront les courses des autres catégories d’âge, l’idée étant de réserver l’ensemble de l’après-midi aux minots. « Les vainqueurs recevront une coupe, annonce Michel Stragier, président de l’ARGC, mais chaque participant recevra une belle médaille, quelle que soit sa place à l’arrivée. » L’intérêt d’organiser ces courses sur l’hippodrome de Borély, c’est d’avoir « un espace fermé où les enfants pourront courir en toute sécurité et leurs parents auront la possibilité de garer gratuitement leur voiture sur le parking. »

Changement de décor dimanche, avec certes le départ et l’arrivée des deux courses au programme (inscriptions en ligne) sur l’hippodrome, mais un parcours à l’extérieur qui nécessitera la neutralisation partielle des parkings. Le départ sera donné à 8h45 et les participants pourront, selon leur niveau d’entraînement et leur motivation, se lancer pour 5 ou 10 kilomètres, sur des parcours tracés par l’athlète marseillais Benoit Zwierzchiewski, alias Benoit Z, détenteur du record d’Europe du marathon et vainqueur du marathon de Paris en 2002.

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Les petits lauréats de la course 2017 avec Michel Stragier, le président de l’association régionale des greffés du cœur (ARGC).

L’objectif prioritaire de cette Course du Don n’est pas financier, même si les bénéfices réalisés lors de l’édition 2018 seront reversés durant le week-end à des associations œuvrant en faveur des enfants hospitalisés. « Notre but est de sensibiliser les gens à la question du don d’organes, explique Michel Stragier, car même si les choses avancent, il reste encore du chemin à faire pour que la volonté des personnes en accord avec cette démarche soit respectée en toutes circonstances. »

À l’heure actuelle et depuis 40 ans, chaque individu est réputé donneur d’organes, sauf s’il a exprimé clairement de son vivant sa volonté de ne pas être prélevé en cas de décès. Dans les faits, on en est loin, tout prélèvement s’accompagnant encore d’une demande de consentement auprès de la famille, qui s’y oppose dans environ un tiers des cas, y compris lorsque la personne concernée s’était prononcée préalablement en faveur du don d’organes.

Parmi les choses qui avancent évoquées par le président de l’ARGC, on notera néanmoins la baisse constante du taux de refus, une meilleure connaissance de la loi et, enfin, l’adoption récente par la France du ruban vert comme symbole du don d’organes et du consentement de celles et ceux qui à donner ses organes le cas échéant, à l’unisson de plusieurs pays européens déjà convertis au ruban vert.

 

La Ouèche Tim’ sur la brèche

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Les huit de la Ouèche Tim’

Parmi les participants à cette 5e course du Don, on remarquera sans doute les jeunes membres de la Ouèche Tim’, une équipe de huit petits sportifs constituée au sein de l’hôpital de La Timone – Enfants, en vue des 27e Jeux nationaux des transplantés et dialysés qui se sont déroulés à Dôle (Jura), du 31 mai au 2 juin dernier. La particularité des membres de la Ouèche Tim’, filles et garçons âgés de 7 à 14 ans, c’est d’avoir été greffés et de vivre depuis avec l’organe de quelqu’un d’autre.

C’est le cas de Justine, 8 ans et demi, dont le cœur transplanté bat dans sa petite poitrine depuis l’âge de 11 mois, à la suite d’une insuffisance cardiaque irréparable. « Elle a vécu pendant deux mois grâce à un cœur artificiel en attendant un greffon compatible », raconte Thérèse, sa maman, très consciente de l’énorme chance qu’a eue sa fille d’être transplantée dans ce bref laps de temps, alors que d’autres enfants attendent parfois plus d’un an l’organe d’un donneur du même âge et avec les mêmes caractéristiques sanguines et tissulaires.

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Justine.

Désormais, grâce à cette greffe, Justine vit une vie de petite fille presque normale et ne se prive pas de faire de l’exercice. « Les médecins nous ont toujours encouragés à faire du sport avec Justine », détaille-t-elle. Samedi, elle sera donc sur la ligne de départ de sa course, aux côtés des autres membres de la Ouèche Tim’, « qui va rester l’équipe sportive des enfants greffés de la Timone », explique Thérèse, rappelant qu’il s’agissait d’une volonté des enfants eux-mêmes, qui se sont aussi choisi ce nom d’équipe sans rien demander aux adultes. Positifs et déterminés, les petits transplantés marseillais. ♦

 

Bonus [Pour les abonnés]

  • Greffes et dons d’organes en chiffres

Environ 24 000 personnes sont en attente de greffe chaque année en France, pour environ 6 000 transplantations réalisées sur la même période.

Entre 2013 et 2017, le nombre de greffes en France a augmenté de presque 20%.

En 2017, sur environ 3 600 personnes en situation de mort encéphalique, un peu moins de 1 800 ont été prélevées d’un ou plusieurs organes.

Les refus de prélèvement exprimés par les familles concernent autour de 30% des personnes en situation de mort cérébrale.

Le plus fort taux de refus de prélèvement en France est enregistré en région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur.

C’est le rein qui est l’organe le plus transplanté en France (près de 3 800 greffes en 2017), devant le foie (1 374 greffes), le cœur (467), les poumons (378) et le pancréas (96).

Source : Agence de la biomédecine

Don d’organe : donneur mais aussi receveur