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Faut-il lutter contre le « complotisme » ?

Par Marc Rosmini, le 8 mai 2020

Agrégé de philosophie

John Travolta dans Blow Out (Brian de Palma - 1982)
Faut-il lutter contre le « complotisme » ? 1
Marc Rosmini

Notre capacité à produire des raisonnements rigoureux est fragilisée dans les périodes marquées par l’incertitude et l’inquiétude. La pandémie de Covid19 correspondant à ces deux critères, il n’est pas étonnant que chacun d’entre nous doive intérieurement fournir un effort supplémentaire pour empêcher sa réflexion d’être gagnée par l’irrationalité. Ayant perdu ses repères habituels, notre pensée a tendance à errer, et à produire des sophismes (ceux des autres nous apparaissant, comme toujours, de manière plus patente que les nôtres). Nous avons par exemple tendance à plaquer sur l’événement, de manière souvent trop rapide, les schèmes « explicatifs » qui nous sont les plus familiers – problème que j’ai développé par ailleurs, dans une précédente tribune publiée dans Marcelle.

Dans cette période de pandémie, il est intéressant de remarquer que ceux qui se targuent de penser avec plus de rigueur que les autres tombent parfois eux-mêmes dans des erreurs de raisonnement. C’est le cas de certaines des critiques du « complotisme » qui, première erreur, considèrent que ce terme possède une signification claire et renvoie à un groupe bien déterminé d’individus. Pour ceux qui formulent ces critiques, le monde semble se partager en deux catégories : les individus rationnels d’un côté, et les crédules à tendance complotiste de l’autre.

Prenons par exemple l’article du Monde daté du 28 mars, titré (dans l’édition papier) « Didier Raoult, la nouvelle égérie des complotistes », et sous-titré « Les débats autour de l’hydroxychloroquine ont inspiré des théories servant souvent des propos antisémites ».

Mon intention n’est absolument pas d’entrer dans le débat « pour ou contre le professeur Raoult », ou « pour ou contre l’hydroxychloroquine », mais seulement de réfléchir sur la pertinence de certaines des critiques adressées au « complotisme ». L’article du Monde commence ainsi : « On ne nous dit pas tout. On nous cache des choses. Quelqu’un avait bien intérêt à ce que ça arrive. Depuis trois semaines, et le développement accéléré de l’épidémie de Covid-19 en France, la petite musique complotiste n’a cessé de monter. »

Cet article, fustigeant l’irrationalité de certains individus et leur tendance à croire dans des théories absurdes, procède lui-même de manière très discutable. En effet, il assimile directement deux idées comme si elles étaient nécessairement liées : celle selon laquelle nous ne disposerions pas de toutes les informations car certains pourraient vouloir les cacher, et celle qui consiste à croire que le virus a été volontairement créé et/ou propagé par des gens qui y ont un intérêt. Les auteurs agrègent tout ça dans une catégorie très vaste, qualifiée de « petite musique complotiste » et qui, plus loin dans le texte, est associée à l’antisémitisme (ils se réfèrent à cet égard à des fils de discussion sur internet qui évoquent « un complot de l’industrie pharmaceutique, le plus souvent avec une forte connotation antisémite »).

On le sait : les amalgames incontrôlés constituent l’un des signes majeurs de la pensée approximative. Or, dans cet article (comme dans beaucoup d’autres), il est suggéré que si l’on pense qu’il est possible que des industriels s’arrangent discrètement entre eux pour protéger leurs intérêts, cela signifie que nous sommes complices de la « pensée complotiste », voire de la haine des Juifs. Étrange raccourci, dont on peut légitimement supposer qu’il vise à discréditer ceux qui, en l’occurrence, pensent que des intérêts financiers ont effectivement pu jouer un rôle (même mineur) dans les débats concernant les traitements contre le Covid19.

Or si la croyance selon laquelle le Covid19 aurait été créé par « les Juifs » (ou par « les Illuminatis », ou les reptiliens, etc.) relève d’un délire à tendance paranoïaque, l’hypothèse selon laquelle les enjeux financiers pèsent souvent sur la santé publique, et qu’il peut même exister des accords secrets entre industriels qui soient contraires à l’intérêt général, est tout à fait raisonnable. Elle l’est car, dans l’histoire ancienne ou récente, de tels accords secrets (que l’on peut qualifier de complots) ont réellement existé. Rappelons-nous par exemple les scandales du Mediator ou du Vioxx. Dans un autre domaine industriel, celui du tabac, il a été prouvé que les dirigeants de grandes entreprises ont cherché pendant des années à cacher les effets néfastes de ce produit – on peut notamment lire, à ce sujet, les travaux de l’historien des sciences Robert Proctor.

Il est essentiel de combattre la tendance à voir des complots partout, même lorsque d’autres explications sont beaucoup plus probables et qu’il n’y a aucune preuve de l’existence de la moindre conspiration. De même, les croyances dans les méga-complots mondiaux (Illuminatis, conspiration judéo-maçonnique, etc) sont non seulement délirantes, mais aussi nuisibles : elles produisent de la dépolitisation (si des forces secrètes tirent toutes les ficelles, à quoi bon chercher à agir ?), voire des attitudes de rupture et d’hostilité envers l’ensemble de la société. Mais il faut également se méfier d’une instrumentalisation de cette lutte contre le « complotisme », qui aurait pour but de discréditer toute forme de pensée critique et toute forme de soupçon. Car, de fait, il arrive parfois que des groupes d’intérêts agissent secrètement contre l’intérêt général, et pour étendre leur domination sur tel ou tel secteur.

 

Peut-on mesurer la pénétration du « complotisme » dans l’opinion publique ?

Sur la même page du Monde (édition papier du 29 et 30 mars 2020), un autre article était titré « La crise sanitaire, un terrain fertile pour le conspirationnisme ». Les journalistes y citaient une étude réalisée par l’IFOP pour la Fondation Jean Jaurès et l’Observatoire du conspirationnisme. La question posée à 1008 personnes était la suivante : selon vous, le Covid19 est-il apparu de manière naturelle ou bien a-t-il été conçu dans un laboratoire, par hasard ou de manière intentionnelle ? L’article du Monde s’inquiète que 26% des sondés aient opté pour la seconde réponse (9% accidentellement, 17% volontairement), alors que « seulement » 57% ont choisi la première. Interrogé par les journalistes, Rudy Reichstadt (fondateur de l’Observatoire du conspirationnisme) juge que ceux qui ont répondu que le virus est apparu naturellement sont des gens qui sont « rationnels ». Les autres sont considérés comme des victimes du biais « conspirationniste ».

Or cette conclusion est très discutable. D’ailleurs, quelques jours plus tard, plusieurs articles de presse ont évoqué la possibilité, exprimée par des scientifiques tout à fait sérieux, que le virus ait effectivement pu être créé dans un laboratoire chinois, sans que personne ne traite ce scientifique ou ces journalistes d’individus « complotistes » ou « irrationnels ». En réalité, au moment où la question a été posée par l’IFOP aux sondés, on peut dire que les plus « rationnels » sont les 17% qui ont répondu… qu’ils n’en savaient rien ! En effet, pourquoi serait-il, à la mi-mars 2020, plus « rationnel » pour un citoyen lambda, qui n’est pas chercheur en épidémiologie, de penser que le virus est naturel plutôt qu’artificiel ? De quels éléments dispose-t-il alors pour trancher cette question ? Le plus sage, en l’occurrence, est de suspendre son jugement, et d’avouer son ignorance. Or ni le Monde, ni la Fondation Jean Jaurès, ni l’Observatoire du conspirationnisme ne le font observer. On peut donc juger qu’ils sont, eux-mêmes, victime d’un biais cognitif, qui les conduit automatiquement à rejeter dans la sphère « conspirationniste » tous ceux qui font l’hypothèse d’une intervention humaine dans l’émergence du Covid19.

 

Est-il « irrationnel » de se méfier des OGM ?

De telles approximations dans le raisonnement se retrouvent souvent dans les écrits de ceux qui fustigent le « complotisme ». C’est particulièrement problématique lorsqu’il s’agit d’un propos qui prétend à une forme de scientificité. On peut ici prendre comme exemple un livre très célèbre du sociologue Gérald Bronner titré La Démocratie des crédules.

On trouve dans cet ouvrage des passages très intéressants concernant les biais cognitifs qui peuvent conduire un individu (ou un groupe) à produire des sophismes, et à dériver vers une manière de penser délirante, consistant par exemple à voir des complots partout. Toutefois, le propos de Gérald Bronner procède à des amalgames très problématiques, surtout pour quelqu’un dont la cible est justement la pensée approximative. Dès l’introduction (pp. 8 et 9), il évoque des sondages « inquiétants » en ce qu’ils révéleraient une méfiance des Français envers « la science ». Par exemple, il cite une étude selon laquelle 58% des sondés déclarent « ne pas avoir confiance dans les scientifiques pour dire la vérité dans le domaine des OGM ou du nucléaire ». Bronner écrit même (p. 10) que « Les OGM constituent l’exemple idoine de la façon dont le faux s’est emparé de l’opinion publique ».

Or ces jugements reposent sur un certain nombre de confusions et de raccourcis. Tout d’abord, on passe d’un propos sur « la science » (désignant un type particulier de production de connaissances) à une question sur « les scientifiques » (expression qui renvoie à un ensemble de personnes), ce qui est différent. Par exemple, on peut éventuellement parvenir à soudoyer un scientifique, mais on ne peut pas corrompre « la science » en elle-même. De plus, la formulation de la question posée aux sondés est doublement ambiguë. En parlant « des scientifiques », faut-il entendre « tous » les scientifiques, ou certains d’entre eux ? N’a-t-on le choix qu’entre une confiance inconditionnée ou une méfiance généralisée ? Par ailleurs, les deux thèmes – les OGM et le nucléaire – n’évoquent pas, pour le sondé moyen, des questions relevant de la recherche abstraite et fondamentale, mais plutôt les problèmes liés aux applications techniques de ces savoirs. Dans l’ensemble de son livre Bronner assimile ainsi technique et science, ce qui le conduit souvent à conclure que, si l’on doute de la pertinence de certaines techniques (certains OGM, certains vaccins, certains usages du nucléaire…), alors on est un esprit obscurantiste incapable de reconnaître la valeur des avancées scientifiques. Or il est étonnant de retrouver cette confusion entre science et technique, dans laquelle tombent beaucoup de dissertations de philosophie au lycée, sous la plume d’un professeur d’université.

Selon Bronner, il serait donc irrationnel pour un simple citoyen n’ayant pas de formation scientifique de s’inquiéter de l’usage des OGM dans l’agriculture. Il écrit ainsi (p. 207) que ce serait tomber dans l’irrationalisme et un excès de « précautionnisme » que de demander « des moratoires sur la libre commercialisation des OGM ». Pour Bronner, militer contre les OGM revient à s’opposer à « la science », terme qu’il utilise comme s’il désignait une réalité homogène qui engloberait les principes théoriques de la recherche, les chercheurs eux-mêmes, et les applications techniques et industrielles des connaissances. Ici encore le monde semble se partager en deux catégories : les individus rationnels (qui acceptent tout ça en bloc) et les irrationnels (qui rejettent l’ensemble).

 

Une possible dérive antidémocratique de la critique du « complotisme »

Lorsqu’il critique les positions « irrationnelles » des anti-OGM, Gérald Bronner vise également à discréditer les formes délibératives et participatives de la démocratie (p. 204-214). Selon lui, il serait très dangereux de demander leur avis aux citoyens sur des sujets à propos desquels ils n’ont pas de compétences scientifiques : les OGM, donc, mais aussi le nucléaire, ou encore les vaccins. Selon lui, ces questions « sont éminemment techniques et pourtant, dans l’esprit de beaucoup de nos concitoyens, la volonté de décider à leur propos est désormais légitime. » Mais là encore, le propos de l’auteur de La Démocratie des crédules procède à des raccourcis, et confond trois types de questions qu’il est très important de distinguer si l’on veut éviter de dériver vers une technocratie qui ne serait plus contrôlée démocratiquement.

Les premières questions concernent l’explication des faits (quelle est la meilleure explication, c’est-à-dire la plus vérifiable, de tel ou tel phénomène ?) : elles relèvent de la recherche scientifique, qui produit des discours. Les secondes portent sur ce qu’il est possible ou pas de réaliser concrètement : elles concernent la pensée technique, qui construit des outils (au sens très large) propres à agir sur la réalité. Les troisièmes sont politiques : elles portent sur le type de société dans lequel nous voulons vivre, sur les valeurs qui doivent présider à l’existence collective, par conséquent sur le type de techniques qui peuvent le mieux contribuer au bien commun. Sur certains sujets (les OGM ou le nucléaire, par exemple), les trois champs de questionnement sont certes étroitement liés. Mais si un citoyen lambda ne peut trancher les questions purement scientifiques ou purement techniques, sa voix doit par contre être entendue lorsqu’il s’agit de décider des choix collectifs qui auront un impact sur la vie de chacun. Alors que Bronner parle avec ironie et condescendance des processus délibératifs concernant de tels thèmes, on sait que des assemblées de citoyens (par exemple tirés au sort) sont tout à fait capables de produire des propositions très raisonnables lorsqu’ils ont le temps de délibérer et lorsque des experts leur expliquent les enjeux du débat. On peut citer, parmi les nombreuses réussites dans ce domaine, les travaux en cours de la Convention citoyenne pour le climat.

Dans le livre de Gérald Bronner, et malgré les critiques qui viennent d’être formulées, on trouve par ailleurs des propositions intéressantes visant à donner au plus grand nombre les moyens de faire un usage constructif de leur sens critique, qu’il s’agisse de l’organisation du champ médiatique (pp. 319 à 325) ou de l’enseignement, notamment de l’enseignement de l’esprit scientifique (pp 309 à 312). Dans la mesure où beaucoup de jeunes gens sont en effet séduits par des thèses complotistes parfois complètement délirantes, et qu’ils s’y réfèrent assez souvent en classe, il est difficile d’éviter d’aborder la façon dont les enseignants peuvent se positionner face à de tels propos.

 

Comment réagir, en classe, aux propos de certains élèves qui « expliquent » tous les événements par des complots ?

Dans le cadre scolaire, la « lutte contre le conspirationnisme » peut avoir des effets contre-productifs si elle est menée avec maladresse. Là encore, l’erreur consiste à penser qu’il existe deux catégories parfaitement distinctes : d’une part les enseignants, qui seraient les détenteurs de la pensée rationnelle et du bon usage de l’esprit critique, et d’autre part les élèves complotistes, esprits faibles et crédules. Cette représentation ne peut conduire qu’à une attitude condescendante et méprisante, qui consistera soit à censurer soit à moquer l’élève dès que le mot « complot » sortira de sa bouche – par exemple à propos de la pandémie de Covid19. Or on l’a vu : si voir des complots partout est irrationnel, n’en voir nulle part l’est tout autant. Car, de fait, il arrive parfois que des groupes d’intérêts agissent secrètement contre l’intérêt général. Or l’élève sait que de tels arrangements discrets ou secrets existent. Il sait que les conspirations ne relèvent pas toujours du fantasme – il a, notamment, étudié l’affaire Dreyfus à l’école.

Il serait donc très dommageable de jeter l’exigence critique d’un jeune citoyen en devenir avec l’eau du bain du « conspirationnisme ». Si l’on traite son hypothèse (ou son « explication ») avec mépris, il est d’ailleurs probable que la croyance de l’élève en sortira renforcée : ce serait un échec, s’il s’agit d’une « théorie » erronée, voire délirante. À l’inverse, si ce mépris l’incite à abandonner son hypothèse, il pourrait alors en déduire faussement que, de façon générale, chercher à expliquer un événement par un complot est dans tous les cas illégitime.

Pour ma part, en tant que professeur de philosophie, j’évite dans tous les cas le mépris envers les élèves. Comme beaucoup de mes collègues, je tente plutôt de les doter d’un outillage intellectuel leur permettant de juger de la pertinence d’une « explication », et de la probabilité qu’elle soit valide ou non. À partir de l’hypothèse selon laquelle un événement pourrait s’expliquer par un accord secret entre individus ayant des intérêts communs, nous déduisons qu’il revient aux historiens, aux journalistes, aux associations citoyennes, aux lanceurs d’alertes et éventuellement aux institutions judiciaires de chercher, avec les méthodes les plus rigoureuses et rationnelles qui soient, les preuves de l’existence (ou de l’inexistence) de ce présumé complot. D’un point de vue épistémologique, il est à cet égard intéressant de montrer qu’une investigation collective, menée par une communauté de chercheurs capables de confronter leurs méthodes et d’ordonner leurs découvertes respectives, est toujours préférable à une enquête purement individuelle, nécessairement plus fragile. Un film comme Blow out, de Brian de Palma, peut par exemple constituer un point de départ intéressant pour une telle réflexion. Conversation secrète, de Francis Ford Coppola, montre quant à lui comment un individu qui cherche de manière isolée à mettre à jour une conspiration peut dériver vers une forme de déraison (si vous ne les connaissez pas, je vous conseille très vivement ces deux films).

J’essaie aussi de réfléchir avec mes élèves sur les tendances psychiques qui font les explications de type conspirationnistes peuvent nous séduire (il y a beaucoup à dire là-dessus, et Gérald Bronner écrit des choses intéressantes à ce propos), et  sur les raisons pour lesquelles nous devons de manière générale nous méfier des théories qui, spontanément, nous plaisent. Mais cette remarque concerne aussi ceux dont il a été question dans cette chronique et qui, en tombant souvent dans l’amalgame et l’approximation, se complaisent dans l’idée que le monde se partage en deux catégories : les esprits manipulables et crédules à tendance paranoïaque d’une part, et les individus éclairés et lucides d’autre part. Il est peu utile de préciser à laquelle de ces catégories ils croient appartenir. Mais il n’est sans doute pas inutile de terminer cette chronique par la lecture de ce texte de Blaise Pascal :

 

D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas et un esprit boiteux nous irrite ? À cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons. Sans cela nous en aurions pitié, et non colère. Épictète demande bien plus fortement : Pourquoi ne nous fâchons‑nous pas si on dit que nous avons mal à la tête, et que nous nous fâchons de ce qu’on dit que nous raisonnons mal ou que nous choisissons mal ? Ce qui cause cela est que nous sommes bien certains que nous n’avons pas mal à la tête, et que nous ne sommes pas boiteux, mais nous ne sommes pas si assurés que nous choisissons le vrai. De sorte que, n’en ayant d’assurance qu’à cause que nous le voyons de toute notre vue, quand un autre voit de toute sa vue le contraire, cela nous met en suspens et nous étonne, et encore plus quand mille autres se moquent de notre choix, car il faut préférer nos lumières à celles de tant d’autres. Et cela est hardi et difficile. Il n’y a jamais cette contradiction dans les sens touchant un boiteux.

Les Pensées, Lafuma 98 et 99 ♦