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Inimaginables, les ressources des pianos !

Par Nathania Cahen, le 8 juin 2021

Journaliste

[au fait] J’ai pris des nouvelles des Passeurs de pianos. Les 20 derniers mois n’ont pas été simples pour eux, entre le Covid et un déménagement de taille. Mais la réparation des pianos se poursuit, assortie de nouveaux projets : des podcasts, des cabanes et un pianomatique…

Quelle guigne quand il faut débarrasser le plancher d’un bâtiment agricole où plus d’une centaine de pianos sont entreposés ! Après une étape dans un garage « trop cher » d’Avignon, nos gros instruments ont repris la route pour se caler au vert, à Barbentane, répartis entre un « Hangar » et une « Annexe ». « Assez d’espace pour démonter les pianos et opérer le tri », souffle enfin Bruno Vincent, facteur de piano et cofondateur des Passeurs. Les pianos en bon état (généralement nés après 1950) sont accordés et réparés. Plus de 30 d’entre eux ont déjà soit été cédés, soit mis en pension dans des associations et des établissements où ils font des heureux. Récemment, deux instruments ont encore pris la route, l’un à destination d’un centre psychiatrique parisien, le second vers un Ehpad d’Annecy.

 

Un podcast

L’association a dû, à regret, renoncer aux représentations d’Octave et les Passeurs de piano, programmées pour la scène de l’Opéra du Grand Avignon. Mais, comme cette équipe n’est jamais à court de (bonnes) idées, un nouveau projet a germé à partir du spectacle initial : la réalisation d’un podcast sur les histoires de pianos racontées par les enfants – de jeunes pianistes, dont des élèves de l’association la Portée de tous, ainsi que de jeunes pensionnaires d’une Mecs (maison d’enfants à caractère social) de Carpentras. À découvrir d’ici le dernier trimestre de l’année – Marcelle suit l’affaire.

 

 

Des cabanes en piano
Les ressources infinies du piano ! 1
Un des prototypes de cabane à contes en peau de piano @Passeurs de pianos

Quant aux pianos en trop mauvais état pour poursuivre une vie de piano, ils sont recyclés ou upcyclés. Un nouveau projet a là aussi vu le jour : des « cabanes à contes » fabriquées à partir de panneaux et pièces détachées de pianos droits. Elles seront nomades, donc faciles à monter et à déplacer. À même d’accueillir une conteuse ou un conteur. Et décorées par les enfants. Les premières verront le jour fin juin et leur déco sera supervisée par une artiste de Barbentane, Ksenya Kravtsova. Elles pourront ensuite gagner les écoles, les centres sociaux, les foyers…

 

 

Le pianomatique

Et ce n’est pas tout. Un dernier projet est dans les tuyaux : le pianomatique ! Comme le lavomatique, le principe serait ainsi d’investir des locaux commerciaux abandonnés, en rez-de-chaussée. « Pour permettre à ceux qui n’ont pas de piano à leur disposition de jouer, jeunes ou moins jeunes. Ce serait de nouveaux lieux d’échange », s’enthousiasme Bruno Vincent. Il faut peu de choses, évalue-t-il : des bailleurs sociaux intéressés, un digicode, de l’électricité et du chauffage en hiver. Et ce qui se conçoit à Avignon peut très bien marcher ailleurs… ♦