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Maraude du Secours Catholique aixois : l’été aussi !

Par Benjamine Lobier Milliat, le 22 juillet 2021

Journaliste stagiaire

@ Secours Catholique

[bénévoleS] Le Secours Catholique organise sa maraude depuis novembre dernier à Aix-en-Provence. Composée d’une équipe de neuf personnes, elle distribue des colis de nourriture, des masques, des boissons fraîches et un peu de considération aux sans-abris.

 

Le samedi, c’est jour de maraude au Secours Catholique d’Aix-en-Provence ! Une tournée pour venir en aide aux gens qui vivent dans la rue. Depuis novembre dernier, une équipe de neuf bénévoles s’est mise en place. Elle se divise en trios, avec des itinéraires à respecter. La maraude commence à 10h mais, dès 9h30, Pauline, bénévole depuis le début, et Anthony sont déjà là. Pauline, tout sourire, dirige l’équipe. Elle a 29 ans et se trouve au chômage partiel. “Je me suis complètement lancée à cause de la crise sanitaire”. Elle a donc décidé de profiter de son inactivité professionnelle pour venir en aide aux autres.

Deux chariots à roulettes sont prêts à partir. Pauline les ouvre pour une dernière vérification. Chacun contient une sacoche avec café, thé, et chocolat solubles, deux thermos d’eau chaude, une dizaine de colis de nourriture et de paquets de masques. C’est l’aumônier de la base aérienne de Salon-de-Provence qui leur fournit toute la nourriture. L’association achète ce qui est gobelets ou fourchettes. Les colis alimentaires sont ainsi composés de salades, de gâteaux, de préparations à tartiner avec des crackers. “Ce qu’ils veulent, c’est un café et discuter”, explique Pauline à propos des gens de la rue. Anthony prépare les thermos d’eau chaude dans la petite cuisine ; cet employé à la mairie d’Aix de 31 ans est là depuis la création des maraudes. “Je voulais aider simplement ”, confie-t-il . « Avec la chaleur, beaucoup de sans-abris migrent vers des régions où il fait moins chaud », constate Pauline.

 

Quand la tournée commence…

Petit à petit, au fil de la matinée l’équipe s’étoffe, les bénévoles arrivent, même si pendant l’été leur nombre est réduit. Tout le monde enfile un maillot Secours Catholique et part avec son groupe respectif. Julien, bénévole de 37 ans, tire le chariot de son équipe. Il est ingénieur portuaire et vient de rentrer d’Amérique latine : “la pandémie a servi de déclic pour mon engagement associatif ”.

Sur son itinéraire, il retrouve Baptiste et sa chienne qu’il connaît grâce aux dernières maraudes. Baptiste et son cousin sont en attente d’un logement depuis maintenant un bon moment. Ils étaient tous deux sur le point de débuter une formation. “Tu peux presque tout perdre et te retrouver à la rue du jour au lendemain ”, lâche Julien. Une fragilité s’est installée en même temps que la Covid. Une difficulté surgit parfois : la barrière de la langue. Les bénévoles rencontrent de temps en temps des étrangers sans abris qui ne comprennent pas la langue du pays, leur apporter un soutien est donc encore plus compliqué.

 

Un carnet de suivi sur les personnes aidées

Mais la maraude va plus loin que la simple aide alimentaire, avec un carnet de suivi pour chaque personne accompagnée. L’association cherche à savoir si les bénéficiaires ont besoin d’une aide administrative, médicale, pour la recherche d’un emploi ou encore d’un logement. Yasmina, tremblante, a dû par exemple se faire soigner pour un problème d’addictologie. Elle est logée pour l’instant mais n’en dit pas plus. “ Une grande partie de ces personnes ont des problèmes d’ordre mental ou psychologique ”, remarque Julien, il faut s’assurer qu’elles sont “bien prises en charge”. Devant une église, un homme barbu est assis, avec dans les mains un jeu à gratter. À côté de lui trône toute une pile de ces cartes. Julien retrouve souvent les mêmes personnes pendant ses maraudes, comme ce barbu.

Plus loin, le bénévole reconnaît un homme aux yeux clairs assis par terre sur une couverture. Il annonce qu’il vient de signer un CDI dans une entreprise, et qu’il devrait avoir un logement au début du mois d’avril. Pour le moment, il vit dans une tente avec son chien, qui est en train de laper dans son café.

 

“Débrief” entre bénévoles

Une fois la maraude finie, toutes les équipes se rejoignent dans les locaux de l’association pour faire un point. Chacune explique quelles personnes elle a rencontrées. Si, oui ou non, elle les avait déjà vues auparavant. Comment elles vont, si elles ont avancé dans leurs différentes recherches d’emploi, de logement… Le carnet de suivi, qui accompagne chaque équipe, contient ces notes. Les chariots sont rangés, les locaux sont fermés, les bénévoles se souhaitent un bon week-end. Ils se retrouveront, pour la plupart, la semaine prochaine. ♦

 

*Tempo One, parrain de la rubrique « Solidarité », partage avec vous la lecture de cet article dans son intégralité *