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[habiter autrement #1] Une micromaison en bois dans le Languedoc

Par Marie Le Marois, le 23 août 2022

Journaliste

Tiny House de Nadège, près de Carcassonne @L'Angèle

Dans cette nouvelle série, Marcelle met en valeur les personnes ayant fait le choix d’une maison alternative : tiny house, yourte, maison en torchis, en paille, en bois, bulle semi-enterrée… Pour ces citoyens, habiter autrement implique un autre mode de vie articulé autour de la décroissance, l’autonomie et l’écologie. Parole à Nadège, résidente d’une micromaison en bois.

 

Tiny House Nadège
Nadège dans le salon de sa tiny house @L’Angèle

Il y a trois ans, Nadège a opté pour un mode de vie plus vertueux, à travers le zéro déchet. Elle a adopté les courses bio et locales en vrac. Et les achats de seconde main – vêtements, mobilier, etc. – avec le défi « rien de neuf’’, de l’association Zero Waste France.

Mais c’est lors d’une émission sur le minimalisme qu’elle a découvert les Tiny Houses (mini-maisons). Le concept l’a tout de suite accrochée. « J’aime l’idée de me débarrasser du superficiel et vivre avec peu d’objets mais utiles, qualitatifs et beaux », sourit cette jeune femme pétillante, qui se dit alors « pourquoi pas moi ? »

 

  • Les tiny houses sont des micromaisons en bois, sur roues ou fondations. L’esprit ? La réduction d’espace pour mener une vie simple. 

 

Tiny de 20 m² au sol

Tiny house cuisine
Nadège et son fils dans le coin cuisine @L’Angèle

Son père pouvait lui prêter un terrain constructible dans le village où elle a grandi, à côté de Carcassonne. Encore fallait-il que la loi l’y autorise. En effet, la tiny house est considérée comme une habitation normale. Et donc soumise aux mêmes obligations qu’une maison classique.

Pour un habitat fixe de moins de 20 m² de surface au sol, une simple déclaration préalable de travaux en mairie suffit. Procédure qu’a effectuée Nadège. 

Et, en 2019, après avoir vendu sa maison de 80 m², elle a intégré sa nouvelle demeure, baptisée Angèle. Elle s’est raccordée aux différents réseaux pour l’eau et l’électricité. A installé un petit poêle à bois et des toilettes sèches qu’elle vide dans son composteur.

 

♦ (re)lire : Une maison positive, écologique et au prix du marché ?

 

Moitié prix d’une maison conventionnelle

Tiny House chambre d'enfant
Le fils de Nadège, dans sa chambre @L’Angèle

C’est Jean, un artisan ariégeois qui lui a fabriquée, « en six mois, d’après mes plans ». Cette maman d’un enfant souhaitait en effet deux escaliers pour accéder aux deux chambres en mezzanine, et non pas les échelles habituelles. Ainsi qu’un dressing dans la salle de bain en bas, car elle ne peut pas se tenir debout dans sa chambre.

La tiny house lui a coûté la moitié du prix de son ancienne maison conventionnelle, ce qui lui permet de rembourser son crédit en dix ans au lieu de vingt-cinq. Et ainsi de se « libérer des banques plus rapidement ». Cette diététicienne sera alors libre de travailler moins ou de se reconvertir.

 

Nature et liberté 

Tiny house moutons
Dans un champ, au milieu des moutons @L’Angèle

Bien sûr, il y a des inconvénients à vivre dans une petite maison, surtout l’hiver. Il lui est difficile d’inviter à dîner plus de six personnes à l’intérieur et de faire sécher le linge. L’été, il fait chaud dans la tiny. Elle a planté des arbres autour, « mais il faut que ça pousse ».

Les avantages ? Elle vit en pleine nature, dans un grand champ, entourée de brebis. De quoi offrir  « beaucoup de liberté à mon fils de 7 ans ».

Et si dans quelques années elle veut déménager, il lui suffira d’emporter sa maison qui est mobile ! « Je pourrais par exemple trouver une ferme pour m’accueillir sur ses terres en échange d’un coup de main », conclut Nadège qui s’ouvre désormais à tous les possibles avec sa tiny.♦