Solution antivol de vélo : l’hébergement chez les particuliers

La plateforme Velhome met en relation cyclistes et particuliers. Les premiers parce qu’ils sont à la recherche d’un lieu sécurisé où laisser leur vélo et les seconds parce qu’ils disposent justement d’espace pour les héberger. 100% gratuit, le site veut créer une vraie communauté entre usagers de la petite reine, au service notamment de la lutte contre les vols. 

400 000 vélos sont volés chaque année en France, soit plus d’un millier par jour. Un cycliste sur deux en aurait ainsi été victime. Des chiffres pour autant obsolètes puisque datant de… 2003 ! En attendant une actualisation de ces données (bonus), les initiatives pour lutter contre ce fléau se multiplient. Parmi elles, Velhome, imaginée pour permettre à tous de sortir à vélo sans avoir peur de ne pas le retrouver.

« Tout est parti du constat qu’il existe de nombreux espaces où les garer, notamment chez les particuliers. On a alors lancé un site internet qui met en relation les cyclistes avec des hôtes pouvant accueillir leur deux-roues », explique Octave Kleynjans, co-fondateur de cette plateforme avec Paul Ravet. Plus de 400 contacts se sont déjà créés, soit autant de cyclistes qui ont vaqué à leurs occupations l’esprit serein.

Mise en relation gratuite

Trouver un hôte près de l’endroit où l’on souhaite stationner son vélo est très simple. Tous sont répertoriés sur une carte interactive qui en compte un demi-millier dans la France entière. Ainsi qu’en Belgique et en Suisse. Cour, garage ou parking, accessibles en journée, soirée ou les deux, en semaine ou le week-end, pour des vélos traditionnels ou électriques… : tout est précisé. Le cycliste n’a alors qu’à cliquer sur un lien, renseigner ses coordonnées et détailler sa demande pour que l’hôte sélectionné soit mis au courant. « C’est entièrement gratuit car c’est indispensable pour les utilisateurs. Et les hôtes s’inscrivent avant tout pour rendre service, pas pour gagner de l’argent », indique Octave Kleynjans.

La majorité des usagers de Velhome y ont recours pour un besoin occasionnel. Par exemple laisser son vélo près d’une gare le temps d’un week-end. Beaucoup la plébiscitent également de façon régulière, comme pour garer son vélo la nuit chez un voisin faute d’espace à son propre domicile. « La plateforme intéresse aussi particulièrement les cyclotouristes. C’est pratique pour eux de disposer d’endroits où déposer leur vélo et leurs bagages en toute sécurité », appuie le jeune entrepreneur.

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Le grand public adhère

Les deux cofondateurs sont encore étudiants quand ils imaginent Velhome à l’automne 2020. Scolarisés à l’école de commerce EM Lyon, ils s’inscrivent alors dans un parcours d’entrepreneuriat pour développer leur concept. « Car on a rapidement eu l’envie de l’expérimenter sur le terrain. On a ouvert un groupe Facebook en faisant les mises en relation nous-mêmes. Une belle communauté a émergé, c’est pourquoi on a automatisé le processus ». Prochaine étape, qui risque bien d’augmenter le nombre d’utilisateurs : le lancement d’une application mobile d’ici la fin de l’année 2022.

Octave Kleynjans a récemment présenté sa plateforme aux Marseillais, lors de la pitch party des « Rencontres du vélo » organisées par le média Gomet’ (bonus). Sur quatorze innovateurs qui se sont prêtés au jeu du concours, c’est Velhome qui a remporté le prix « coup de cœur du public ». Une « belle surprise » pour les deux entrepreneurs qui a en plus déclenché de nombreuses inscriptions. Ils voient leur site comme un outil complémentaire aux solutions de stationnement pour vélo déjà existantes (arceaux, abris vélo…). Une façon d’étoffer l’offre dans un contexte d’engouement autour de la petite reine.

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Toujours plus d’entraide

Fraîchement diplômés et salariés dans des entreprises engagées, Octave Kleynjans et Paul Ravet continuent de développer Velhome sur leur temps libre. Ils y consacrent tout de même chacun une quinzaine d’heures hebdomadaires. « Ce n’est pas parce qu’on ne veut pas en faire notre activité principale qu’on n’a pas de vision de long terme pour cette plateforme », soulignent-ils. Bien au contraire.

Leur volonté est d’accroître cette communauté d’entraide qu’ils ont réussi à fédérer. Récemment, ils ont par exemple lancé une carte du vol de vélo. Chaque victime peut y déclarer sa mésaventure avec un objectif double. « Ça permet d’une part de répertorier s’il existe des endroits où il est plus risqué de laisser son vélo. Et d’augmenter les chances de le retrouver car chacun essaiera d’être vigilant pour les autres », avance Octave Kleynjans. Actuellement, pour les vélos qui ne sont pas officiellement identifiés, seuls 2% à 3% sont récupérés par leur propriétaire. Un fléau on vous dit. ♦

Bonus

• Les financements de Velhome – La plateforme dispose d’un statut d’association à but non lucratif. Octave Kleynjans et Paul Ravet veulent que les mises en relation restent gratuites, sans se rémunérer dessus. Pour faire vivre leur concept, ils répondent à des appels à projets et espèrent obtenir des financements publics. Chacun peut également les soutenir grâce à un don en cliquant ici.

• Une étude sur le vol qui date… de 2003 – La dernière enquête en matière de vol de vélo, qui fait toujours référence aujourd’hui, fêtera bientôt ses 20 ans. Elle a en effet été réalisée en février 2003 par l’IFRESI-CNRS et le bureau d’études Altermodal. Face à ce manque de données, la fédération des usagers de la bicyclette (FUB) et l’Académie des Mobilités Actives (ADMA) ont récemment lancé leur propre étude. Tous les Français(es) ayant subi un vol de vélo ces dernières années sont invité(es) à y répondre en ligne en cliquant ici. Elle comporte une trentaine de questions et se remplit en seulement 10 minutes. Attention : elle se termine le 1^er novembre prochain. L’ADMA publiera les résultats au début de l’année 2023.

• Les quatre règles d’or pour réduire le risque de vol – Les préconisations de la FUB (à retrouver plus en détail ici) : acheter un antivol en U plutôt qu’un câble, toujours cadenasser son vélo (même à l’intérieur), attacher le cadre à un point fixe et, si possible, la roue avant aussi et faire marquer son vélo. Les commerçants ont d’ailleurs l’obligation de marquer les vélos neufs ou d’occasion qu’ils vendent depuis fin 2020.

• À Marseille, les Rencontres du vélo reviendront au printemps – Le média Gomet’ a organisé les Rencontres du vélo et des mobilités douces à Marseille le 14 octobre dernier. Un rendez-vous destiné à susciter les réflexions et mettre en lumière les bonnes pratiques. L’événement reviendra du 12 au 14 mai 2023, avec cette fois un volet grand public. Suivez les actualités de la manifestation sur son site internet en cliquant ici.