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Repulp donne une nouvelle vie aux épluchures d’agrumes

Par Maëva Danton, le 27 janvier 2021

Journaliste

[bref] À Marseille, Repulp fabrique des tasses à partir de peaux d’orange, clémentines et autres pamplemousses obtenues auprès d’industries locales. Après une campagne de financement participatif menée en fin d’année dernière, elle se prépare à la commercialisation de ses produits.

Elles sont les vilains petits canards des déchets organiques. Inaptes au compost à cause de leur PH trop élevé, elles sont soit incinérées, soit enfouies, soit méthanisées. Et ce, en quantités astronomiques, car le jus d’orange est particulièrement apprécié des consommateurs. C’est ce que constate Victoria Lièvre alors qu’elle occupe un job étudiant dans un bar à jus. Et cela tombe bien parce que la jeune femme a une marotte qui la suit tout au long de ses études : la récupération des déchets agroalimentaires.

Avec son associé Luc Fischer, elle fonde en 2019 la société Repulp. Le principe : transformer des épluchures d’agrumes bio en objets du quotidien, à commencer par des tasses.

Une tonne de déchets récupérée en un an

Pour s’approvisionner, elle récupère le contenu des bennes industrielles partenaires. Parmi eux, le vauclusien Kookabarra, spécialiste des jus de fruits dont un tiers des ordures sont des oranges. En ce qui concerne les clémentines et pamplemousses, elle s’appuie également sur le glacier ardéchois Terre Adélice. « En un an, on a déjà récupéré une tonne de déchets », assure Victoria Lièvre.

Le produit brut est ensuite déshydraté. Un procédé lui permet de garder sa couleur vive. Puis le matériau est injecté par un prestataire dans des moules adéquats.

Jusqu’à ce jour, Repulp est hébergée par Ici Marseille, une manufacture collaborative. Mais elle s’apprête à déménager d’ici fin février à quelques kilomètres plus au nord, au Carburateur, une pépinière d’entreprises.

[lire notre article sur Le Carburateur, la fabrique à projets des quartiers nord de Marseille]

L’année 2021 doit aussi marquer le lancement de la commercialisation. Une récente campagne de financement participatif qui a permis de recueillir plus de 12 000 euros l’a en effet confortée. La vente se fera en ligne et potentiellement auprès de distributeurs du coin.

Si le succès des tasses en peau d’agrume est confirmé, les deux associés envisagent d’étoffer leur gamme de produits. « On pourrait proposer du petit mobilier ou encore des objets imprimés en 3D ». Du peps sous toutes les formes. ♦