Le ver de terre est un simple tube digestif entouré de muscles, sans yeux ni cerveau. Mais essentiel à nos écosystèmes tempérés. Architecte de nos sols stables et fertiles, il est pourtant malmené par notre société moderne. Depuis quelques années, les scientifiques auscultent à la loupe cet organisme aux super-pouvoirs. Parmi eux, Mickaël Hedde, directeur de recherche à l’INRAE.
L’animal n’est pas vraiment séduisant. Mou, gluant et sale, il fait l’objet de dégoût, parfois de mépris. Dans notre culture occidentale, abonde Mickaël Hedde, il est associé au noir, aux profondeurs, à la tombe, à la mortalité. Voire à l’enfer. Lorsque ce scientifique a débuté sa thèse sur le sujet en 2000, il était regardé « avec étonnement » par ses proches, mais aussi ses collègues.
Le ver de terre n’intéressait personne, alors qu’il appartient aux espèces primitives « présentes sur terre depuis des millions d’années, bien avant les dinosaures », précise ce quadra. Mais depuis que la société s’inquiète de l’état de nos sols, le ver de terre attire davantage l’attention.
Environ 150 espèces