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Sélène fait briller la mode éthique

Par Maëva Danton, le 8 mai 2021

Journaliste

Sarah Lagarde-Gilot et Cécile Kauffmann, fondatrices de Sélène @Sélène Provence

[bref] Pour soutenir et rendre visible la mode éthique, Cécile Kauffmann et Sarah Lagarde-Gilot ont fondé Sélène. Cette entreprise marseillaise propose les modèles d’une trentaine de créatrices et s’engage pour que les femmes aient davantage confiance en elles.

 

« Sarah et moi appartenons à une génération très engagée. On fait attention à ce qu’on mange, on se déplace de la manière la moins polluante possible, observe Cécile Kauffman, co-fondatrice de Sélène. Mais en matière de mode, on manquait d’alternatives. Puis on s’est rendu compte qu’il y avait des tas de marques engagées, mais qu’elles sont trop peu visibles. Et c’est parfois difficile d’analyser leur engagement écoresponsable ». Résultat : les consommatrices peuvent se décourager. Et tomber, malgré leurs bonnes intentions, dans les bras de la fast-fashion, qui est à la mode ce que la malbouffe est à l’alimentation.

Les deux jeunes femmes décident alors d’identifier des créatrices à mettre en lumière. Ce n’est pas un hasard si leur projet s’appelle Sélène, en référence à la déesse grecque de la Lune.
Parmi les critères de choix : une production européenne ou l’utilisation de matières à l’empreinte écologique la plus légère. « Toutes les créatrices s’engagent à respecter une charte éthique qui les engagent à produire dans des conditions respectueuses des droits humains ».

 

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@Sélène Provence
Des boutiques éphémères pour créer du lien

À ce jour, le site propose les confections de 28 femmes issues des quatre coins de la France. Toutes sortes de vêtements et accessoires, dans une esthétique qualifiée de « bohème chic ».

Mais la vitrine n’est pas que numérique, puisque Sélène ouvre ponctuellement des boutiques éphémères. Après un premier rendez-vous à Marseille, le second aura lien en juin à Paris.
Cette offre physique permet aux clientes de rencontrer les créatrices pour mieux comprendre leur travail. Et, pourquoi pas, s’en inspirer.

« On croit beaucoup à la force du témoignage pour encourager les femmes à poursuivre leurs rêves et à croire en elles ». Car Sélène ne se contente pas de proposer de l’habillement. Elle veut s’engager au service de la confiance en soi des femmes. Confiance qui, de l’avis de Cécile, leur fait, plus souvent que chez les hommes, défaut.

 

Tisser la sororité

Pour ce, l’entreprise reverse 5% de ses revenus à son projet Sirius. Une référence à la plus lumineuse des étoiles de la constellation du Grand chien. « Il s’agit d’organiser des ateliers autour du bien-être et de la confiance en soi. Ce peut être des rencontres autour d’un thème comme l’up-cycling (transformation de vêtements usagés, ndlr), ou des sessions de coaching ». Un moyen de créer du lien et de renforcer la sororité entre femmes. Une notion chère aux deux fondatrices de Sélène.

Dans les prochains mois, elles souhaitent pousser plus loin leur démarche en faveur de l’inclusion en proposant des vêtements destinés à toutes les femmes, dans toutes les étapes de leur vie. « On propose déjà des culottes menstruelles et des vêtements d’allaitement. On aimerait aussi avoir des vêtements de taille supérieure à 44 ». La location et l’offre de produits d’occasion sont également à l’étude, de même que la création de leur propre marque.
Car si la mode éthique manque de visibilité, les deux femmes sont loin d’être à court d’idées pour la faire briller. ♦