TaleMe, l’appli qui donne envie aux parents de raconter des histoires

Il y a quelques semaines, Jean-Baptiste Sagot lançait TaleMe, une application payante pour smartphone permettant de créer des milliers d’histoires personnalisées. Une bénédiction pour les parents à court d’inspiration.

« Mon fils de 11 ans, dyslexique, éprouvait des difficultés à lire. J’ai donc décidé de relire des histoires le soir avec lui, chose que j’avais abandonnée depuis très longtemps », raconte Jean-Baptiste Sagot, le fondateur de TaleMe. Mais très vite, père et fils tournent en rond, la bibliothèque familiale n’est pas extensible et le temps pour aller à la médiathèque restreint. Résultat, ils relisent les mêmes histoires, inlassablement. Cette fois, le Lillois refuse de laisser la routine gâcher ce moment important dans la vie d’un enfant. Aussi, il a une idée : « J’ai décidé qu’on allait créer des histoires courtes nous-mêmes. On a commencé à inventer nos méchants, nos guides, nos héros, nos univers… »

Des personnages qui vous ressemblent

Jean-Baptiste Sagot sent pourtant qu’ils restent encore limités. Pourquoi ne pas utiliser l’intelligence artificielle pour enrichir cette expérience ? Il en parle à ses associés, Valentin Tabary et Clément Demily. Les trois travaillaient alors ensemble sur un projet de storytelling pour les marques et souhaitaient lancer une application dédiée. Ils décident en septembre de changer leur fusil d’épaule pour créer, sur leurs fonds propres, une application payante de contes pour les parents et leurs enfants. « On s’est servis de notre expérience du storytelling pour pouvoir générer via l’intelligence artificielle des histoires les plus personnalisées possibles », confie Jean-Baptiste Sagot.

« Le personnage, on dirait moi, en plus grand »

À leur première utilisation Arthur, 8 ans et sa maman sont sidérés. « Le personnage dans l’histoire, on dirait moi, en plus grand », raconte le jeune garçon. Les concepteurs utilisent l’IA pour générer la trame narrative à partir des éléments que vous leur fournissez, mais aussi pour créer l’image d’illustration. Dans le cas d’Arthur, la ressemblance est saisissante. Jean-Baptiste Sagot se montre ravi : « Nous souhaitons vraiment offrir une expérience unique. Nous invitons donc les utilisateurs à répondre à quelques questions : dans quel univers l’histoire se déroule, à quoi ressemble le personnage principal, l’intrigue, le méchant… »

Plus les réponses sont précises, plus l’histoire générée sur TaleMe ressemblera à ce que les parents ou clients avaient en tête.

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Recréer un moment de partage

Contrairement à des stations d’écoute ou applications jeunesse, les fondateurs n’ont pas conçu TaleMe pour que les enfants l’utilisent seuls. Ici, c’est bien l’adulte qui pianote sur l’écran. « On l’a conçue pour qu’elle permette revivre un moment privilégié en famille. Depuis la Préhistoire, on raconte des histoires. Elles ont des bienfaits sur le développement du cerveau, du langage, de l’imaginaire », insiste le père de famille inspiré.

Jean-Baptiste Sagot souhaite recréer ce moment de partage qu’avec leur vie à 100 à l’heure, beaucoup de parents ne prennent plus le temps de vivre. Et quoi de mieux que d’utiliser l’outil le plus utilisé dans les familles, le smartphone, pour y parvenir ? « On a choisi d’utiliser un objet qui d’habitude éloigne les gens pour les rapprocher », raconte le chef d’entreprise.

En effet, le moment de partage ne s’arrête pas aux quelques minutes de lecture. Le papa confirme : « L’histoire permet aussi de raconter ce qu’on n’arrive pas forcément à dire naturellement. Mon fils assez taiseux et s’en sert parfois pour raconter des moments de sa journée, par exemple, un copain qui lui a donné un coup. Les enfants ne vont pas forcément le dire frontalement aux parents, mais là, ils se sentent à l’aise pour en parler. »

Permettre aux enfants d’évoquer des sujets forts

TaleMe n’a donc pas été conçue uniquement comme une application récréative, mais aussi pour aborder des sujets plus sensibles. « On essaye de développer aujourd’hui des collaborations avec des marques et associations à impact sur des sujets assez sensibles. On est en contact avec l’Institut Pasteur, on aimerait travailler avec Nausicaa (le plus grand aquarium d’Europe, à Boulogne-sur-Mer, NDLR) sur la préservation des fonds marins.

Jean-Baptiste Sagot poursuit : « D’autre part, on souhaite collaborer avec des associations périscolaires pour évoquer des sujets en lien avec l’environnement, le harcèlement scolaire… Pour tous ces sujets, on pense que c’est bien plus facile pour les enfants d’en parler à partir d’un héros qui vit ces situations », explique le Lillois. 

En quelques semaines, plus de 600 personnes ont souscrit un abonnement, et au-delà, ont profité des deux histoires gratuites pour tester l’appli. Ainsi de Marie-Claude, qui ne tarit pas d’éloges sur TaleMe : « Maman de deux enfants, je m’étais lassée de lire les mêmes livres tous les soirs. Avec cette appli, j’ai retrouvé le plaisir de lire l’histoire du coucher ». Pour que l’expérience soit encore plus riche, Jean-Baptiste Sagot et ses associés réfléchissent désormais à intégrer encore plus d’illustrations dans leurs histoires. ♦

*Trois types de forfait d’abonnements sont proposés sur l’appli TaleMe : 5,99 euros pour 8 histoires par mois, 9,99 euros pour 16 histoires par mois et 14,99 euros pour 32 histoires par mois.