[bref] Le « café suspendu » est une tradition sociale et solidaire originaire de Naples, en Italie. Elle consiste à payer un café en plus du sien, en faveur des personnes sans ressource. En s’inspirant de cette démarche, le cinéma marseillais Les Variétés a mis en place le 1er janvier dernier ‘’les tickets suspendus’’.
Les personnes sans ressource peuvent se présenter à l’accueil et demander un ticket acheté préalablement par un donneur. Le cinéma dispose d’une tirelire sur le comptoir et affiche le nombre de »tickets suspendus » disponibles.
Un système basé sur la confiance
C’est un système basé sur la confiance. « Ce qui est très intéressant dans la pratique du ticket suspendu, c’est que personne ne doit se justifier. À l’heure actuelle, on est toujours en train de se justifier de tout, de devoir montrer des papiers, etc… Chez nous, la personne n’a absolument pas besoin de se justifier. Elle demande tout simplement »est-ce que je peux avoir un ticket suspendu pour tel film » », explique en détail un membre du personnel.
Pour l’instant, ce système fonctionne bien, autant du côté des donateurs que des bénéficiaires – principalement des jeunes. Il n’est pas certain cependant que toutes les personnes concernées osent demander, notamment parce que l’information reste méconnue. Pour communiquer sur le sujet, une campagne a été menée sur la gazette mensuelle des Variétés, sur le site web, les réseaux sociaux et des supports d’affichages intérieurs comme extérieurs du cinéma.
Une solidarité hexagonale
Partager le cinéma avec les plus démunis est la vocation de ce ticket solidaire. Objectif atteint : il donne accès à la culture, à la découverte et à l’échange. En effet, il entraîne parfois, après la séance, des discussions et tisse des liens.
Marseille n’est pas pionnière en la matière. À Saint-Étienne par exemple, le Méliès a adopté cette pratique en 2015. D’autres ont suivi, comme les cinémas Lumière à Lyon. ♦