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Le corona n’a pas croqué le chocolat

Par Nathania Cahen, le 12 avril 2020

Journaliste

Fragilisés par le confinement, les chocolatiers ont d’abord pensé que leur business de Pâques était perdu. Mais comme la Baleine à Cabosse à Marseille, certains ont revu leur copie et lancé une production de circonstance.

 

Le corona n’a pas croqué le chocolat 1
Aurélien Ducloux et Claire Hollender

Dans leur jolie boutique ouverte en 2017, Claire Hollender et Aurélien Ducloux fabriquent leurs chocolats de A à Z. Élaboration dans la plus pure tradition, fèves de cacao issues du commerce équitables, sélectionnées avec soin et en connaissance de cause. Un voyage en Colombie est en effet à l’origine des aventures de notre cétacé gourmand. Quand le confinement est décrété, nos deux artisans commencent par baisser le rideau, «car nous ne répondions pas à la définition d’un commerce alimentaire de première nécessité». En 48 heures, la Baleine à Cabosse perd tous leurs contrats auprès des comités d’entreprise. Et met à l’abri chez eux le salarié et les deux stagiaires. «Une semaine plus tard, nous avons été estomaqués en voyant les rayons des supermarchés et supérettes se remplir d’œufs et de lapins en chocolat !», raconte Aurélien Ducloux. En coordination avec une poignée d’autres chocolatiers marseillais regroupés dans un Whatsapp, ils décident de finalement lancer des productions pascales, Le corona n’a pas croqué le chocolat 2en respectant les règles sanitaires et gestes barrière. Dans le même temps, le tandem adresse un mail à toutes les adresses du fichier clients, pour exposer la situation et inviter à passer commande. Livraison gratuite à Marseille, et gratuite en France au-delà de 30 euros. Un enthousiasme incroyable y répond et les commandes affluent dans la boîte aux lettres électronique, environ 50 par jour. «Nous avons travaillé d’arrache-pied, y compris la nuit, comme à nos débuts», rapporte Aurélien Ducloux. Résultat : une collection de pièces en chocolat inédite dont les produits phares sont des œufs de dinosaure remplis d’une friture préhistorique. «Un clin d’œil à ceux qui ont été retrouvés dans le massif voisin de la Sainte-Victoire, près d’où j’ai grandi», confie le jeune chocolatier.

Toute la production ou presque s’est évaporée en moins de deux semaines. Un soulagement pour ce tandem d’artisans : «Plein de nouveaux clients, une mobilisation qui réconforte et la certitude que nous passerons le cap !» Il n’y a plus d’œufs de dinosaures, mais il est toujours possible de piocher en ligne dans une réjouissante collection de tablettes de chocolat, aussi esthétique que gourmande. ♦

 

  •  La Baleine à Cabosse a rejoint le collectif Mars, Marseille Artisans Solidaires : des paniers gourmands et locavores pour soutenir les métiers de bouche.