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La coopérative viticole d’Estandon se fait SCIC

Par Nathania Cahen, le 3 juillet 2023

Journaliste

[au fait !] Choix inédit dans le milieu, l’union de coopérative agricole varoise Estandon se transforme en SCIC – Société coopérative d’intérêt collectif. Et adopte le principe « un homme-une voix ».

 

L’idée germait depuis quelques années, nourrie par l’envie de rapprocher les producteurs et salariés des caves de l’outil de production et de commercialisation. « La démocratie représentative a quelques inconvénients, dont celui d’éloigner de la décision des personnes concernées au premier chef comme les viticulteurs, regrettait Philippe Brel. Or je trouve important de savoir d’où on parle. De prendre la parole au nom d’un métier ».

 

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Philippe Brel @DR

130 associés dont 83 viticulteurs

Le directeur général de la Coopérative d’Estandon se réjouit donc de cette étape importante dans le parcours de son entreprise : « En tant que SCIC, nous valorisons la participation de nos producteurs et de nos employés dans les décisions collectives. Nous réaffirmons notre engagement envers l’intérêt collectif ».

Ce changement de gouvernance a été longuement mûri avec les 9 coopératives adhérentes, 300 viticulteurs et les 80 salariés d’Estandon. La toute nouvelle SCIC compte 130 associés (dont 83 viticulteurs). Pour que les AG soient gérables, 5 collèges de vote représentatifs ont été mis sur pied.

 

  • Avec 20 millions de bouteilles, Estandon représente 10% de la production totale de la production des vins de Provence. Et 20% du vrac.

Partager le leadership

Décidément très à l’avant-garde des questions de management, Philippe Brel s’était intéressé de près au mouvement des entreprises libérées voilà quelques années. Et Marcelle s’était penché sur cet intérêt (relire notre article).

En 2016, le modèle de l’holacratie (du grec, le pouvoir à tous les niveaux) et de l’intelligence collective était ainsi adopté, de manière à distribuer le leadership dans toutes les strates de l’entreprise. Trois bonnes années ont été nécessaires pour asseoir et faire rentrer dans les mœurs ce système de gouvernance. « On n’attend pas seulement une présence 35 heures par semaine ! Mais également des idées, des envies, des propositions, des envies de progresser… Et le sentiment d’être acteur de l’entreprise », insiste Philippe Brel. Un nouveau séminaire est prévu à l’automne. Car entre le Covid (qui s’est traduit par beaucoup de télétravail) et l’arrivée de nouveaux salariés, les principes de cette philosophie du travail méritent d’être rappelés et à nouveau débattus. ♦

 

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