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« Travailler sur l’insertion globale des jeunes : le logement, la culture, la santé… »

Par Agathe Perrier, le 13 mars 2020

Journaliste

[Aux urnes] #13. Abdelka Boumansour, directeur général du pôle addictions au sein de SOS Solidarités. Le groupe déploie au niveau régional le programme Tapaj (Travail Alternatif Payé à la Journée), qui œuvre pour l’insertion sanitaire, sociale et professionnelle des jeunes consommateurs de produits psychoactifs en grande difficulté.

 

abdelka-boumansourSon état des lieux : « Il m’est difficile de dresser un état des lieux concret de la situation à Marseille. On sait que l’employabilité des jeunes est complexe dans cette ville, comme dans d’autres villes, et notamment dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).

Ce que l’on voit aussi en termes d’insertion professionnelle des jeunes en difficulté, c’est qu’il y a un besoin de complémentarité de plus en plus criant entre les associations qui agissent en leur faveur. De notre côté, on pense qu’il ne faut pas viser uniquement leur insertion professionnelle, mais également les accompagner dans leurs démarches de soin. C’est ce qu’on met en place avec notre programme Tapaj, en parallèle des actions des autres acteurs. Et ça marche ».

 

Ses 100 premiers jours à la mairie : « Je développerai le programme Tapaj dans l’ensemble des territoires de Marseille et pas seulement dans les quartiers nord comme c’est le cas actuellement.

D’autant plus que le dispositif fait partie de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté portée par le gouvernement (ndlr : dont les axes forts sont la formation pour les jeunes les plus en difficulté et l’accompagnement de tous vers l’emploi). Je travaillerai aussi à son adaptabilité à destination des autres publics. Notamment des jeunes en situation de handicap, qui souffrent d’un mauvais accès à l’emploi en France.

Je ferai en sorte de sortir du concept de concurrence entre associations afin de créer un co-développement entre elles. Cela permettrait de faire vivre un ensemble d’opérateurs, avec leurs spécificités, dans l’intérêt des jeunes Marseillais.

On ne peut cependant pas travailler sur l’insertion à l’emploi comme si c’était la réponse unique aux problématiques des jeunes. Il faut agir sur leur insertion globale. Cela passe également par l’accès au logement, pour qu’ils puissent prendre leur envol plus facilement. Ainsi que l’accès à des activités socioculturelles : la culture et le sport pour tous. Marseille pourrait être un exemple de ce côté-là, car c’est une ville avec une vraie richesse culturelle ». ♦