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Aidons les Afghanes !

Par Marie Le Marois, le 16 juin 2023

Journaliste

Deux anonymes dans le jardin Bagh-e-Bâbur de Kaboul en juillet 2019 @Saadia Osmani

[bref] La situation est dramatique en Afghanistan, particulièrement pour les femmes. Elles vivent l’horreur. Pourtant, la communauté internationale n’en parle pas ou si peu en raison du contexte politique actuel très troublé. 

 

En Afghanistan, en 2023, les femmes ne peuvent pas travailler, aller au parc ou même au bains publics. Elles n’ont le droit de se déplacer en voiture que chaperonner par un homme. Leur voix est confisquée, leur ventre crie famine. La mendicité est interdite. Certaines n’ont plus d’autre choix que le suicide.

« Depuis la chute de Kaboul, les familles vivent dans une très grande pauvreté », s’alarme Saadia Osmani. Avant d’ajouter l’innommable : « Il existe même des marchés où les familles vendent leurs enfants. Leurs filles ».  Cette Afghane de père, née à Kaboul en 1977, fait partie de l’association « solidarité Provence Afghanistan » (bonus). Elle arrivée en France en 1980 avec ses parents, un an après l’invasion des Russes.

 

Quatre bénévoles, quatre témoins

Quatre Afghanes à Marseille
Sohaila Erfani, en France depuis juin 2022

Nafissa Sikandari, elle, a déposé ses valises un an après, en 1981. La présidente de l’association « solidarité Provence Afghanistan », fondée en 2005, a connu adolescente les « mini jupes et les bottes montantes ». Cette infirmière a en effet 74 ans. Elle a notamment travaillé près de trois ans dans les camps de réfugiés au Pakistan. Elle retrace son parcours dans le livre ‘’De Kaboul à Marseille, voyage d’une Afghane’’ prochainement publié.

Deux jeunes femmes viennent de rejoindre l’association. Sohaila Erfani, journaliste et professeure de journalisme à l’Université d’Herat, 41 ans, en France depuis juin 2022. Et Nilufar Sharifi, 26 ans, journaliste à Mazâr-i-Sharîf, en France depuis février 2023. Quatre femmes, quatre témoins des événements tragiques qui secouent le pays depuis 45 ans. Des intellectuelles qui veulent faire entendre la voix de leur compatriotes. Muselée dans leur pays et oubliée en dehors.

« À force de parler à la place des Afghanes, on leur a confisqué la parole », Solène Chalvon-Fioriti, autrice et réalisatrice de plusieurs documentaires.

Colis alimentaire

L’association soutenait jusqu’à présent l’éducation des élèves en Afghanistan – filles comme garçons – avec l’achat de matériel et un système de parrainage. Mais la situation humanitaire est telle que leur travail est devenu alimentaire. Les bénévoles achètent et distribuent des colis de première nécessité avec du riz, de l’huile et des haricots rouges. « L’action est efficace car Nafissa Sikandari, notre présidente, a des relais sur place qui repèrent les familles dans une très grande pauvreté et surveillent les distributions », insiste Saadia Osmani.

Un colis complet de 50€ dure un mois et demi pour une famille de quatre personnes. Si vous voulez faire un don, c’est ici.♦