En 1972 déjà, le rapport Meadows sonnait l’alerte : on ne peut pas courir après une croissance économique infinie dans un monde aux ressources finies. Las. La croissance, c’est-à-dire l’augmentation du Produit intérieur brut- n’a cessé, depuis, d’être la principale boussole des politiques publiques partout dans le monde. Au détriment des équilibres naturels, en témoignent le réchauffement climatique et l’extinction massive de la biodiversité. Pourtant, il est encore temps de bâtir une économie prospère -et désirable- qui se passerait de croissance. C’est ce que démontre Timothée Parrique dans son livre « Ralentir ou périr. L’économie de la décroissance »*.
Elle aurait le pouvoir d’anéantir la pauvreté et les inégalités, d’améliorer la qualité de vie de chacun, de lutter contre le chômage, de financer nos retraites … Et même, teintée de vert, de sauver notre planète. Nombreux sont les discours -politiques, médiatiques …- à parer la croissance économique de mille vertus. De sorte que celle-ci est devenue la principale boussole de nos politiques publiques. Mais que recouvre-t-elle au juste, cette croissance ?
Derrière la croissance : le PIB
Qui dit croissance dit en fait augmentation d’un indicateur bien précis : le Produit intérieur brut. Un outil dont l’invention remonte, comme l’explique Timothée Parrique, chercheur en économie écologique à l’Université de Lund en Suède, à la Grande Dépression des années 1930 aux États-Unis, dans une économie complètement exsangue.