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Toujours plus de jeunes bénévoles

Par Marie Le Marois, le 3 janvier 2020

Journaliste

En plus de leurs études ou de leur boulot, ils donnent de leur temps. De plus en plus de jeunes s’engagent pour une cause qui leur tient à cœur. Loin du cliché ‘’Génération Canapé’’.

 

Clémence, 26 ans, architecte, bénévole depuis deux ans à l’association À Bras Ouverts qui propose week-ends et séjours d’été avec des jeunes en situation de handicap. Le groupe de Marseille s’appelle ‘’Les Joyeux Minots’’.

Vos activités ? « On cuisine ensemble, on joue à des jeux de société et des sports collectifs, on se balade… Comme on le ferait dans un week-end en famille ou entre amis ! Chaque activité nécessite plus ou moins du temps selon le handicap du jeune qui peut être multiple, physique et/ou mental. Raison pour laquelle on part toujours en binôme : un accompagnateur pour un jeune ».

Objectifs ? « Offrir des moments d’évasion et d’amitié à des jeunes qui n’ont pas forcément l’occasion de partir en week-end. Ils ont entre 6 et 18 ans, parfois au-delà si l’entrée dans le groupe s’est faite avant. Les accompagnateurs ont entre 18 et 35 ans, ils viennent de Marseille, Aix ou Toulon. Le groupe part en moyenne à trois ou quatre binômes une fois par mois et cinq jours l’été dans des maisons qui nous sont prêtées dans la région ».

Ce qui vous plait ? « La richesse de la rencontre avec les jeunes, les bons moments qu’on passe ensemble et le fait que ce soit sans engagement : les départs et les prises de responsabilité se font selon les disponibilités et la motivation de chacun ».

 

Clara, 18 ans, étudiante à l’IEP Aix, bénévole aux Petits Frères des Pauvres. Association qui accompagne des personnes âgées en souffrance.

Quand Clara venait voir Monique dans sa maison, elle s’asseyait toujours à côté d’elle. Totalement à son écoute. « Je parlais de la pluie et du beau temps, puis je la laissais me guider là où elle voulait aller » : un souvenir qu’elle déroulait du fond de sa mémoire, une anecdote sur son ancienne vie bien remplie, une angoisse qui surgissait. Comme toutes les personnes qui sont suivies par l’association, Monique souffrait de solitude. La jeune femme, calme et entière, lui offrait son attention pendant une à deux heures. Monique lui posait des questions sur ses études, lui donnait des conseils, comme l’importance de faire du théâtre ou de nourrir sa culture générale. Clara la voyait tous les quinze jours, en alternance avec Christiane, une autre femme qui vit elle en Ephad et souffre d’Alzheimer. Avec Christiane, c’était parfois juste une présence, sans mot. « J’aime l’authenticité et la simplicité de la relation. Mais aussi la richesse des échanges. Il est faux de croire que les personnes âgées n’ont plus rien à nous apporter ! Elles ont un vécu qu’on n’a pas, ont traversé des périodes de l’histoire incroyables ». L’étudiante apprécie aussi tous les petits bonheurs vécus en leur compagnie, comme ce sourire qui illumine leur visage à son arrivée. Mais là ne s’arrêtent pas les interventions désintéressées de Clara : une semaine sur deux, elle était aussi bénévole pour Les Blouses Roses qui interviennent auprès des enfants malades à l’hôpital. Et au 3 C (Café Culturel Citoyen) d’Aix-en-Provence. Le témoignage de Clara se fait au passé car la jeune fille est partie un an étudier à l’étranger mais elle compte bien renouer avec ses engagements à son retour.

  •  Les Petits Frères des Pauvres Région recherchent particulièrement de jeunes bénévoles pour nourrir le lien intergénérationnel

 

Morgane, 22 ans, étudiante en Design Produit à Marseille, bénévole depuis deux ans à Zero Waste Marseille, association qui promeut un mode de vie zéro déchet.

Pourquoi ? « Cela faisait un an que je m’intéressais au zéro déchet, comme acheter mes produits en vrac ou réparer mes vêtements… Une étape supplémentaire dans ma démarche écologique. Alors quand je suis arrivée à Marseille pour mes études, j’ai rejoint Zero Waste. Un moyen pour moi de rencontrer des gens et d’agir. C’est un combat qui me fait vibrer ! »

Concrètement ? « On est une trentaine de bénévoles répartis sur différents pôles : communication, Défi Famille Zéro Déchet… Moi, je m’occupe de la création du stand de présentation de l’association. Un stand réutilisable pour tous les événements, qui montre bien que le zéro déchet est un mode de vie cohérent. Par ailleurs, on organise des rencontres mensuelles ouvertes au public, les derniers jeudis de chaque mois à l’Équitable Café avec, à chaque fois, une conférence différente (zéro déchet au bureau, projection d’un film sur une initiative inspirante…) suivie d’un débat ».

Bilan ? « Partager la même volonté d’un mode de vie plus durable avec d’autres personnes me donne de la force. En plus, avec la création du stand, je peux appliquer ce que j’apprends dans mes études ».

 

Lire ou relire Léa, portrait paru le 3 mai ici 

Bonus

  •  3 341 000 jeunes de 15-35 ans sont bénévoles. C’est dans cette catégorie que la progression a été la plus forte les 6 dernières années (+33,6%), après un gros bond en 2013Tous les chiffres de l’enquête France Bénévolat (les informations ont été recueillies, fin janvier 2016, auprès d’un échantillon de 3 156 personnes âgées de 15 ans et plus) ici.