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À Marseille, le monde au chevet de la nature

Par Nathania Cahen, le 30 août 2021

Journaliste

La banquise malmenée @IUCN

IUCN#2 – IUCN par ci, Congrès mondial de la nature par là… Tout le gotha de l’environnement s’est donné rendez-vous à Marseille entre le 4 et le 11 septembre. Quelque 10 000 participants et plus de 50 000 visiteurs sont attendus. Mais en quoi consiste exactement cet énorme événement ? Pour qui, avec qui, pourquoi et comment ?

 

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L’illustre forêt de Fontainebleau @ Tony Knight – Pixabay

L’IUCN, International union for conservation of nature (ou UICN version francophone moins usitée), a pour mission d’influencer et encourager les sociétés du monde entier à protéger la biodiversité. Cette grande ONG internationale a été créée en 1948 à Fontainebleau, où se trouve la première aire protégée reconnue comme telle. Depuis, cette Union s’est bien agrandie pour devenir le réseau environnemental le plus important et le plus diversifié au monde. Il comprend en effet 1 300 organismes membres et 15 000 experts issus de 160 pays. S’y ajoutent de nombreuses personnes de la société civile et des peuples autochtones.

Son congrès mondial de la nature se tient tous les quatre ans. Mais le Covid a quelque peu bousculé le calendrier et décalé deux fois la date de cette édition qui aurait dû se tenir en 2020. Le précédent, qui s’est tenu à Hawaï en 2016, avait rassemblé plus de 10 000 participants de 180 pays. Et débouché sur 121 résolutions ou recommandations.

À Marseille, on mise sur 50 000 visiteurs dont 15 000 scolaires. Et escompte la présence de 10 000 scientifiques. Le cœur du réacteur est le parc Chanot : les 5 « palais », les halls, l’auditorium et jusqu’aux parkings.

 

Un congrès, plusieurs propositions

Sept thèmes ont été arrêtés : paysages, eau douce, océans, changement climatique, droits et gouvernance, systèmes économiques et financiers, savoir innovation et technologie. Toute la programmation et les évènements s’articulent autour de ces sept sujets.

Le Congrès de la nature, c’est tout d’abord un forum : un espace de débats publics où des intervenants du monde entier vont discuter des problèmes d’environnement les plus urgents à l’échelle de la planète. Développer des solutions en matière de protection de la nature et de développement durable. Présenter les avancées et les dispositifs efficaces. Mettre en avant les initiatives et efforts produits dans de nombreux secteurs. Le programme du forum se décline en conférences plénières thématiques, sessions (« dialogues de haut niveau », « une conversation avec… », « campus »…) et réunions régionales. Vous pouvez y assister en présentiel ou en distanciel (inscription payante).

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  • Ils sont chercheurs, juristes, à la tête d’instances gouvernementales, d’ONG ou de fondations : ici, la liste des speakers !

 

L’assemblée des membres est l’organe décisionnel le plus élevé de l’IUCN. Elle compte 1300 membres représentant les états et agences gouvernementales, des organisations de la société civile et des peuples autochtones. À cette occasion, les principales décisions adoptées portent sur l’élection du Conseil de l’IUCN, l’approbation de son programme pour les quatre prochaines années, des débats sur les sujets d’importance stratégique… Ils sont appelés à voter sur les questions urgentes qui vont guider la relation de l’humanité avec notre planète.

 

Pour le grand public

À Marseille, le monde au chevet de la la natureDeux vastes espaces sont accessibles et gratuits pour tous (pass sanitaire nécessaire). D’abord une zone Exposition pour les stands et événements proposés par les membres de l’IUCN, les entreprises, les universités, les partenaires. Ils peuvent présenter, expliquer, faire la démonstration de leurs innovations et travaux. On y trouve 6 « grands » stands, dont le Pavillon France.

S’y ajoute une vingtaine de stands « moyens », dont le Canada, la Corée, les États-Unis, l’Afrique de l’Ouest, l’Office français de la biodiversité, le hub Business et nature, Citeo, L’Occitane, l’association Mediterranean solutions, LVMH, France nature environnement…

Également une centaine de « petits » stands, de l’entreprise Cérès Flore (lire notre article) au groupe La Poste en passant par Véolia, Enedis, la Ligue de protection des oiseaux…

Il y a enfin les Espaces générations Nature, le carrefour entre la société civile, les acteurs politiques et économiques. On y trouve en effet des ONG, associations locales, collectifs, experts, gestionnaires d’espaces naturels, entreprises, collectivités locales… Pour sensibiliser à la biodiversité et donner accès aux bons gestes. Là, les visiteurs pourront vivre des expériences innovantes, créatives et ludiques. Les propositions foisonnent : interventions d’experts, terrarium géant, gestes artistiques, ateliers, débats, escape game ou volière à papillons. Demandez le programme !

 

 

Waste we can

À Marseille, le monde au chevet de la nature 1Les Espaces Génération Nature accueilleront notamment Waste we can. Un stand conséquent de 250 m2, copiloté par Synchronicity et  la fondation Capôvert. De quoi mieux visualiser les dernières innovations et technologies pour chaque type de gisement de déchets. Les start-up pourront aussi y « pitcher » sur leurs solutions autour des thématiques déployées : plastiques, biodéchets, cartons et papiers, contenants (canettes, verres, etc.), piles, encres, huiles et mégots, actions citoyennes et inclusives.

De plus, chaque jour, trois tables rondes dans les secteurs où le traitement des déchets est un formidable levier face à l’urgence climatique et l’érosion de la biodiversité seront organisées. Et relayées par les médias partenaires : La Provence, So good en version radio et Marcelle dont les journalistes se chargent de la modération. Le programme peut être consulté en ligne. ♦

 

Bonus

Pour les abonnés I La forêt de fontainebleau – Les grandes résolutions d’Honolulu – Un label équité hommes-femmes –

  • La forêt de Fontainebleau. Pour sauver leurs arbres chéris, les peintres de Barbizon ont mené voici 150 ans une véritable guérilla. Leur combat fut relayé par George Sand, précurseuse de l’éco-féminisme. Jusqu’à aboutir en 1861 à la première zone naturelle protégée du monde ! Première aire protégée et, de fait, première ZAD du monde évoquée dans cet article documenté de We Demain.

 

  • Les grandes résolutions d’Honolulu, où s’est tenu en 2016 le Congrès mondial de la nature. Au total, 121 résolutions et recommandations ont été prises, voici les plus marquantes (davantage d’infos en cliquant ici).
À Marseille, le monde au chevet de la nature
Congrès mondial de la nature : protéger les gorilles @ Marcel Langthim – Pixabay

*Intensification des efforts de lutte contre le trafic d’espèces sauvages

*Adoption d’une politique officielle de l’UICN en matière de compensation de la biodiversité

*Renforcement de la protection de la haute mer et des forêts primaires

*Création d’une nouvelle catégorie de Membres pour les organisations de peuples autochtones

*Appel à l’élaboration d’une politique de l’UICN sur la conservation de la biodiversité et la biologie de synthèse

*Reconnaissance des zones protégées comme des zones interdites aux activités industrielles

*Un nouveau rapport a expliqué les causes, l’ampleur, les effets et les conséquences du réchauffement de l’océan

*Une mise à jour très médiatisée de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées a montré une augmentation du nombre de pandas géants et un risque accru pour le gorille de montagne.

 

 

  • À Marseille, le monde au chevet de la nature 3Un événement qui prône la mixité hommes-femmes. Suite à un audit par l’organisme de certification de référence français AFNOR, le label « Équité Femmes-Hommes Grands Événements » a été attribué à l’organisation du Congrès le 12 août. Il certifie que l’événement respecte l’égalité entre femmes et hommes. En outre, une visite de vérification sur place aura lieu pendant l’événement afin de s’assurer que les principes ont également été respectés. Vous trouverez le détail de cette politique dans le document ci-dessous.