Du Magasin Électrique édifié il y a plus d’un siècle dans le parc des Ateliers SNCF d’Arles, seule la structure métallique a été conservée. Les murs ont été démolis, la toiture a été déposée. Restait une ossature à rhabiller, à la manière de son nouveau locataire, le laboratoire de design social Atelier Luma : selon une approche régénératrice, durable et vertueuse.
La Tour Luma a été une première occasion de démontrer les ressources et savoir-faire locaux, identifiés par Atelier Luma. Mais il s’agissait de micro-projets : cristaux de sel pour habiller les ascenseurs, panneaux en moëlle de tournesol pour tapisser le Drum Café, laine de moutons Mérinos pour une tapisserie, algues et plantes tinctoriales pour des tuiles bioplastiques… Diverses incursions dont le mérite est d’avoir débroussaillé le terrain. Mais avec l’ancien magasin électrique des ateliers SNCF il s’est agi, cette fois, de réhabiliter un bâtiment de A à Z.
Changement d’échelle
Ce prototype imprégné de nouvelles applications ambitionne d’être un « flagship », un étendard. Et, mieux qu’une vitrine, le démonstrateur d’un bâtiment durable 100% régional. D’où ce principe de « building for incertain future », modèle qui aura la possibilité d’évoluer « vers des futurs qu’on ne connaît pas. Comme les arènes, qui ont connu plusieurs vies, plusieurs fonctions, ont même été habitées, mais sont toujours là », commente Jan Boelen, cofondateur et directeur artistique d’Atelier Luma. « S’en tenir aux échantillons était un peu frustrant, pointe Caroline Bianco, sa directrice adjointe. Là nous produisons un projet complet, avec des matériaux éprouvés ».