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L’appli « Qualité rivière » joue les précieuses depuis 10 ans

Par Nathania Cahen, le 12 juillet 2023

Journaliste

Créée en 2013, l’application “Qualité rivière” permet de connaître l’état écologique des rivières et cours d’eau de France. De savoir quels poissons y vivent. Et même d’être informé de la qualité des eaux de baignades surveillées. Des infos précieuses pour les randonneurs, pêcheurs, sportifs en eau vive ou simples baigneurs.

 

Les vacances d’été sont là, et les chaleurs caniculaires décuplent les envies de nature et de baignade. Mais avant de se jeter à l’eau et de céder à l’appel de la fraîcheur, il peut être utile de consulter l’état d’une onde qui n’est pas forcément très pure. La solution, à portée de main et de clic, à la mer comme à la montagne ou la campagne, est l’application « Qualité rivière ».

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Ne pas se fier aux apparences… ©Pixabay

 

Une carte interactive et un code couleur

L’appli « Qualité rivière » joue les précieuses depuis 10 ans 6Son utilisation est toute simple et ludique, avec une carte interactive et un code couleur. Sur le premier onglet « carte », on rentre le nom d’une commune ou un code postal. Et la carte apparaît, morceau de territoire entrelacé de cours d’eau, à réduire ou grossir selon les infos recherchées. Bleu : très bon état. Vert : bon état. Rouge : mauvaise état. Pour un usage express et pratique, la lecture est donc des plus simples.

On peut ensuite cliquer sur les bornes pour avoir des données plus précises. La qualité de l’eau des rivières est en effet mesurée à l’aide de onze paramètres (lire bonus), tels que les diatomées (des microalgues très sensibles aux pollutions), les nutriments (azote et phosphore) qui sont à l’origine de développement d’algues. Ou encore la température de l’eau (plus elle est élevée et moins l’eau contient d’oxygène indispensable à la vie aquatique). Le changement climatique, qui augmente la température de l’air et de l’eau, et perturbe le régime pluviométrique, peut donc avoir des conséquences directes sur les débits des rivières et leur état de santé en général.

 

 

♦ Sur les 30 derniers jours, près de 2000 personnes ont utilisé l’appli –

 

16,5 millions de données

Au total, cette appli des plus utiles recense plus de 16,5 millions de données accessibles au grand public. Dont 5 millions collectées chaque année par la seule Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Tous ces chiffres sont également disponibles sur le portail national d’informations sur l’eau, Eau France.

Les analyses disponibles dans l’application sont menées sous la responsabilité des agences de l’eau dans le cadre du schéma national des données sur l’eau en application de la directive cadre européenne sur l’eau. Les agences de l’eau assurent le suivi de la qualité des rivières grâce à un réseau de 12 000 stations de surveillance. Elles coordonnent et rassemblent également les données d’organismes partenaires tels que l’Office français de la biodiversité pour les poissons, ou encore les suivis réalisés par les structures de gestion des milieux aquatiques.

Quant aux informations relatives à la qualité de l’eau des sites de baignade autorisés, elles émanent du ministère de la Santé. En juin, les différentes agences régionales de l’eau ont actualisé leurs données.

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L’appli recense aussi une centaine d’espèces de poissons de nos rivières @ Pixabay

 

 

 

Des pictos poissons et baignade

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Une fiche sur la truite fario

Cliquer aussi sur les pictos poissons pour des informations ciblées. Des plus communes aux plus menacées, l’appli recense une centaine d’espèces de poissons de nos rivières. Ainsi apprendre que l’anguille d’Europe nage dans le Gard par exemple, le chevaine dans l’Eygues ou la truite dans le Var. Sans oublier le picto baignade décliné en quatre couleurs : rouge pour mauvais, orange pour moyen, vert pour bon et bleu pour très bon.

L’application qui s’adresse à tous les publics propose encore une petite rubrique « Bon à savoir ». De quoi approfondir sa culture générale avec 14 fiches informatives : sur le débit de la Loire, l’artificialisation des rivières, la proportion des cours d’eau en bon état écologique ou encore le trajet du Rhin. Elle est également pourvue d’un quiz en 20 questions pour tester ses connaissances sur l’eau. J’ai pour ma part obtenu un 15/20… À vous de jouer ! ♦

* L’AP-HM, Assistance publique des hôpitaux de Marseille, parraine la rubrique santé et vous offre la lecture de cet article *

 

Bonus

[pour les abonnés] Les 11 indicateurs – Les agences régionales de l’eau – En savoir davantage encore sur la qualité des eaux – Des chiffres –

  • Les 11 indicateurs témoins : état écologique, invertébrés benthiques, poissons, diatomées, macrophytes, température, nutriments, acidification, hydro-morphologie, polluants spécifiques, bilan de l’oxygène. 

 

  • Un exemple, lundi 10 juillet, à AIx-Marseille.

L’appli « Qualité rivière » joue les précieuses depuis 10 ans 1Moyen pour le ruisseau des Aygalades, (dans le détail mauvais du côté des nutriments et du bilan oxygène). Pour le ruisseau de Luynes, mauvais état écologique, mais du poisson – carpe commune, chevaine, goujons et perches. C’est moyen également pour l’Arc à Aix, mais dix espèces de poissons présentes (vairon, écrevisse américaine, loche, hotu, barbeau….

Du côté des plages : mauvais à l’Huveaune, moyen au Prophète et bon partout ailleurs.

 

  • Les agences de l’eau. Une agence de l’eau est un établissement public de l’État sous tutelle du ministère de l’Environnement. Leur mission est la reconquête du bon état de l’eau et des milieux aquatiques. En application du principe pollueur-payeur, elle perçoit des redevances fiscales payées par tous les usagers : ménages, collectivités, industriels, agriculteurs, en fonction des volumes qu’ils prélèvent et de la pollution qu’ils rejettent. L’argent ainsi collecté est réinvesti auprès des collectivités, industriels, agriculteurs et associations qui agissent pour améliorer la qualité de l’eau et des milieux. Pour améliorer les systèmes d’assainissement, réduire la pollution par les substances toxiques, économiser et partager l’eau, reconquérir la qualité des eaux des captages dégradés par les pollutions diffuses (pesticides et nitrates), préserver les ressources stratégiques pour l’eau potable, restaurer le fonctionnement naturel des rivières, des milieux marins et des zones humides dégradées ou menacées… 

Plus de 12 milliards d’euros, c’est le budget des agences de l’eau de 2019 à 2024. Le programme d’intervention 2019-2024 fixe les grandes priorités d’action pour six ans.

 

 

  • Pour aller encore plus loin sur la qualité des eaux de surface. Le site Naïades présente des relevés d’observation sur la qualité des cours d’eau. Très technique, pour ceux qui connaissent les codes de langage de l’hydrobiologie, la physicochimie ou l’hydromorphologie.

 

  • Baignade, quelques chiffres de 2021sur le site dédié du ministère chargé de la santé.

3 355 sites de baignade (1 294 en eau douce et 2 061 eau de mer) répartis sur les départements de métropole et d’outre-mer ont été recensés en 2021.

Plus de 34 000 prélèvements d’échantillons d’eau ont été effectués en vue d’analyser la qualité de l’eau dans le cadre du contrôle sanitaire mis en œuvre par les Agences Régionales de Santé.

En 2021, 90,5% des sites de baignade qui ont fait l’objet d’un contrôle sanitaire ont été classés d’excellente ou de bonne qualité. Ces résultats mettent en évidence une amélioration depuis 2013.

3% des sites de baignade recensés à la Commission européenne ont été classés de qualité insuffisante. Ces résultats mettent en évidence une légère augmentation par rapport à 2020 (2,3 %).