[bref] L’exposition COPAIN des artistes suisses Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger permet de porter un regard neuf sur cet aliment dont l’histoire débute avec les prémices de l’agriculture, et qui n’a depuis pas cessé d’évoluer. Un hymne au pain et à ceux et celles qui le fabriquent – les boulangers mais aussi les amateurs de toutes cultures, amoureux du pain. Un savoureux sujet de discussion.
Dans le prolongement des ateliers animés par des boulangers et des passionnés du pain, le Frac invite mardi 23 novembre à 18h30 deux experts du pain aux parcours singuliers, pour une rencontre publique intitulée Politique et poétique du pain. Le premier, Thomas Teffri-Chambelland est directeur de l’École internationale de boulangerie dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le second est un pionnier de l’agriculture biologique : Henri de Pazzis est cultivateur de blé ancien, meunier et boulanger à Saint-Rémy-de-Provence. La discussion sera modérée par une journaliste de Marcelle. Cette exposition originale soulève en effet une multitude de sujets de société, liés aux enjeux environnementaux et économiques, à la tradition et au culte.
Une exposition à voir et à penser
Après que le pain blanc industriel a avalé une grande partie de cette variété au cours des cinquante dernières années. Après que de nombreuses boulangeries qui fabriquaient leur propre pain ont disparu. Que d’autres aient été purement et simplement transformées en congélateurs. Les cultures anciennes et nouvellement inventées de pain font preuve d’un regain d’intérêt. Il est temps de relativiser l’allergie au gluten et de sensibiliser les gens aux conséquences de l’agriculture industrielle.
Aliment de base dans de nombreuses cultures, on retrouve le pain partout dans le monde avec des goûts, des formes et des symboliques divers. Outre les pains traditionnels comme la célèbre Navette de Marseille et les mains de Nice, on découvre également des pains inventés, pains jetés, pains rituels, pains artificiels, pains industriels, pains d’engrais, pains de pierre, pains germés, pains d’âme, pains brulés, les Tirggel, pains d’étoile, pains empaillés, pains de nuage, pains tressés, pains des insectes, pains les plus durs du monde, pains caramel au sulfite d’ammonium, pains salés, pains du paradis et les pains qui manquent.
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Un peu d’étymologie : le copain est celui avec qui on rompt le pain
À pétrir et à déguster aussi
À travers une scénographie très immersive, le public est invité à participer ; préparer la pâte, observer la cuisson, puis prendre le temps de déguster le pain réalisé. Le pain devient une sculpture comestible. Une expérience pour ouvrir tous les sens, les mains, les yeux, le nez et les papilles gustatives.
La fabrication et la notion de partage sont véritablement le moteur de cette exposition. La démarche artistique des deux artistes développe notamment des liens, à travers des partenariats, avec les agriculteurs, les moulins, le réseau de professionnels, les étudiants en art, la Chambre régionale des Métiers et de l’Artisanat, et avec la collaboration de Philipp Kolmann, artiste-designer. ♦
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Exposition Copain. Exposition et animations jusqu’au 16 janvier au FRAC Provence-Alpes-Côte-d’Azur.