Contrairement à une idée largement répandue, la réponse à la faim dans le monde n’est pas l’agriculture conventionnelle, mais l’agro-écologie, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ce modèle agricole peut nourrir la planète tout en respectant l’environnement et les hommes. La Ferme des Roselières, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), en est la parfaite illustration. Avec seulement 1,5 hectare en culture, le maraîcher produit 54 légumes différents par an, fournit plus de 200 familles par semaine et en vit convenablement.
Il profite de la fraîcheur du matin pour ramasser ses légumes. Franck Sillam, physique sec et verbe tonique, couve du regard les produits de La Ferme des Roselières qu’il vendra le soir même au marché paysan de La Plaine, au cœur de Marseille. Dans le panier ? Pommes de terre précoces Linzer Delikatess – « de la bombe atomique, plus tendre que la ratte ». Tomates anciennes – Marmande, Crimée, Andine cornue – « meilleure que la Cœur de bœuf ». Haricots plats, cébettes, courgettes rondes, aubergines, poivrons. Et même prunes mirabelles. En tout, « huit produits, de l’entrée au dessert », résume le paysan maraîcher, non sans fierté. Il parvient en effet à produire toute l’année 54 légumes différents labellisés AB qui conjuguent qualité et quantité.
Régénérer les sols
Cet ancien épidémiologiste (bonus) fait partie de cette génération d’agriculteurs engagés en faveur de l’alimentation durable. « Si les 400 000 agriculteurs en France pratiquaient la même approche, on pourrait nourrir toute la population », calcule ce passionné qui fournit chaque semaine 200 familles.